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Centrafrique: nouvelles accusations d’abus sexuels sur enfants par des militaires
Publié le mercredi 24 juin 2015  |  AFP
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© Autre presse par DR
Un véhicule blindé marocain de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA).
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La mission de l’ONU en République centrafricaine (Minusca) a été informée d’accusations d’abus sexuels commis par ses Casques bleus "contre des enfants des rues à Bangui", a indiqué mardi le porte-parole de l’ONU Stéphane Dujarric.

Les abus ont été commis par "un des contingents" de la Minusca, a-t-il ajouté sans préciser lequel. Les faits "pourraient remonter à 2014" mais n’ont été signalés que le 19 juin à la Minusca.
Selon une autre source de l’ONU, il s’agit "d’un contingent africain".

L’ONU tente de vérifier ces accusations et "fournit un soutien aux victimes". Le pays dont est originaire le contingent soupçonné a été averti le 20 juin, a précisé M. Dujarric. L’ONU a donné dix jours à ce pays pour lui faire savoir quelles mesures il comptait prendre. "Nous espérons qu’il va enquêter et nous tenir au courant" et qu’il "va agir rapidement", a-t-il ajouté.

L’ONU s’en remet aux pays contributeurs de troupes pour sanctionner leurs ressortissants coupables de tels abus. La Minusca avait déjà demandé il y a quelques semaines au Maroc d’enquêter sur des accusations de viol sur mineure commis par un de ses soldats.

"Si ces (dernières) accusations sont confirmées, il s’agirait d’une grave violation des principes de l’ONU et du code de conduite des Casques bleus", a assuré M. Dujarric. "Nous demanderons au pays concerné de prendre rapidement les sanctions appropriées".

Les Nations unies affirment appliquer depuis dix ans une politique de "tolérance zéro" envers le harcèlement et les abus sexuels commis par ses Casques bleus dans le cadre des missions de maintien de la paix.

Mais un récent rapport interne a confirmé que ce problème est récurrent: selon ce document, des Casques bleus ont échangé de l’argent ou des téléphones contre des faveurs sexuelles de centaines de femmes en Haïti et au Liberia.

Dans le dernier cas révélé en RCA et dont la Minusca a été saisie, ce sont deux jeunes filles de moins de 16 ans qui auraient été exploitées sexuellement à Bangui, a précisé un responsable de l’ONU sous couvert de l’anonymat.

Les deux jeunes filles ont affirmé à une ONG locale avoir reçu de la nourriture et des produits en échange de relations sexuelles.

L’ONU est déjà sous le feu des critiques pour sa gestion d’une affaire d’accusations de viols d’enfants en RCA par des soldats français et africains. Ces soldats n’étaient cependant pas sous son commandement.

Quatorze militaires français font l’objet d’une enquête judiciaire en France dans cette affaire.

L’ONU a chargé lundi trois experts indépendants d’évaluer la manière dont elle a géré cette affaire
et de lui recommander des mesures pour améliorer les procédures en vigueur.

Les Nations unies ont quelque 125.00 Casques bleus répartis dans 16 missions dans le monde. La Minusca, forte de 12.000 militaires et policiers originaires d’une quarantaine de pays, pour moitié africains, a été déployée en septembre 2014 pour tenter de ramener le calme en RCA, en proie au chaos et à des violences inter-ethniques.


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