Abidjan - Le Comité des droits de l’enfant des Nations Unies (CDE) a fait part de sa profonde préoccupation concernant la situation des enfants qui se trouvent au centre d’allégations d’abus sexuels par des troupes françaises et étrangères en République centrafricaine (RCA).
« Les droits et le bien-être de ces enfants doivent être la priorité pour chacun à l’heure actuelle », a déclaré Benyam Dawit Mezmur, le Président du CDE. « Ces enfants doivent être protégés contre les abus, contre toute forme de représailles et contre toute forme de médiatisation intrusive qui pourrait leur faire courir davantage de risques, et ce sans attendre le résultat des enquêtes en cours », a déclaré M. Mezmur.
« Nous nous félicitons du fait que la France ait lancé une enquête et nous attendons avec intérêt les discussions prévues avec la France en janvier prochain », a déclaré M. Mezmur, se référant à l’examen régulier de la France prévu de longue date par le CDE et qui se tiendra en janvier 2016. Le Comité a d’ores et déjà demandé des informations sur l’enquête française portant sur ces abus supposés.
Le comité se félicite de la nomination, le 12 juin dernier par le Secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon, d’une commission composée de trois membres et chargée de mener un examen externe et indépendant de la réponse apportée par les Nations Unies aux allégations d’exploitation et d’abus sexuels d’enfants par des forces militaires étrangères agissant hors de son commandement. Le comité attend avec intérêt la conclusion rapide de ces travaux.
« Nous ne voulons pas préjuger des résultats de ces enquêtes. En tant que Comité sur les droits de l’enfant, notre principale préoccupation est, en tout premier lieu, que des procédures fiables et claires soient établies et suivies pour prévenir tout abus d’enfants », a-t-il précisé.
Pour lui, ceci inclut les situations où des troupes étrangères sont présentes dans un pays, qu’il s’agisse de soldats de maintien de la paix de l’ONU ou, comme dans ce cas, de troupes agissant indépendamment. Et en second lieu, dans l’éventualité où de tels actes auraient lieu, que priorité soit donnée à la protection des victimes, à la poursuite des auteurs et à l’obtention de réparations pour les enfants.
« Le Comité continuera de suivre les développements sur cette question », a ajouté M. Mezmur.
(AIP)
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