Bangui - Comment sortir de la crise, cette question nous a été posée par le journal TAKAPARLER sur Facebook. Nous répondons ceci, désarmer le KM5 et le BOY-RABE et, on retrouvera la paix pour toujours et les élections pour légaliser.
Nous disons que le KM5 et le BOY-RABE font peur tous les jours. Ils empêchent de circuler, ils empêchent de dormir et ils empêchent de vivre.
Depuis les évènements, si vous prenez 10 habitants de Bangui, même ceux qui ont la bougeotte, 8 sur les 10 vous diront qu’ils n’ont pas encore mis pieds au KM5 et à BOY-Rabe. Il y a deux ans qu’ils ne fréquentent plus ces zones. Même le gouvernement n’est pas présent dans ces zones. Car il ne faut pas se fier à ces petits milligrammes de représentations publiques de quelques 1 ou 2 ministres prétendus courageux et qui ont bien vite fait de s’arrêter pour ne pas risquer leur vie (les ministres KARNOU et WALIDOU). Et c’est dans ces conditions que certainement nous irons aux élections.
Nous inscrivons en rouge le KM5 et le BOY-RABE comme les zones d’ulcération profonde d’insécurité. Toutes les forces internationales SANGARIS et MINUSCA le savent et elles mêmes le disent. Tous ceux qui sont acteurs ou observateurs de cette crise le savent. Le gouvernement le sait. Tout le monde le sait et personne ne pourra avoir le toupet de dire qu’il ne sait pas.
Le KM5 est un foyer d’insécurité malgré tout l’aspect de calme qu’il présente le jour. Le KM5 est un piège de paix tendu à la con. Le KM5 est une poudrière, il peut causer d’énormes dégâts. Et BOY-RABE un autre foyer très actif à forte capacité de destructions. Voici là les zones névralgiques d’insécurité.
Il faut désarmer KM5 et BOY-RABE à la fois ; et non seulement on aura la paix mais on aura la certitude d’avoir les élections d’ici novembre 2015, le contraire nous conduirait à une transition à rebondissement qui n’aura pour seule raison de justifier sa prolongation, l’insécurité.
Dans ces deux localités de Bangui il y a des individus armés qui n’ont ni respect ni peur de l’état de droit. Ils défient la loi. Ils narguent le gouvernement et toutes les forces internationales réunies dans notre pays. Il faut normaliser le KM5 et le Boy-rabe. C’est au KM5 et à BOY-RABE que l’État doit mobiliser ses moyens, montrer sa détermination et sa conviction à résoudre la question de l’insécurité avant la période de l’inscription sur la liste électorale.
Si rien n’est fait au KM5 et à BOY-RABE pour faire exister et respecter l’État, il n’y aura pas de sécurité. La sécurité doit passer par le KM5 et le Boy-rabe. Dans ces deux secteurs de la ville, les populations sont des otages, des boucliers, ils sont sous pression et vivent sous le contrôle des individus armés.
C’est KM5 et BOY-RABE qui alimentent l’insécurité dans l’arrière pays. Leurs renforts sont dans l’arrière pays. Ils tiennent l’arrière pays. Comme des serpents, le KM5 et le BOY-RABE sont deux têtes de serpents et le reste du corps est dans l’arrière pays.
Désarmer la zone de KM5 et de BOY-RABE est la seule solution permettant de ramener définitivement la paix et la sécurité pour tous, et chacun d’avoir la liberté, d’aller et de revenir comme il veut sur tout le territoire. Ne soyons pas inconscients et naïfs il y a de l’insécurité dans le pays et pas le moindre. Le calme apparent de Bangui et que quelques provinces est trompeur. L’insécurité s’est enfoui dans le sol et attend comme un piège. Bangui vit dans une anxiété ennuyeuse. Personne n’ose prendre de risque. On vit mais on est toujours aux aguets. Cependant dans l’arrière pays, le nord du pays reste toujours invivable.
Pire encore, le KM5 communique avec Boy-rabe par la vente des produits des braquages opérés dans Bangui. Les forfaits des braquages sont revendus au KM5. Ils ont réussi à créer un marché de butins de guerre ; un marché très fructueux où ils brassent des millions de FCFA.
Comme pour compléter le basque, un marché à bétails est ouvert en pleine capitale ; le KM5 vient d’ouvrir son marché à bétails et d’abattage dans les quartiers CAMEROUNAIS I et II, YÉLOA et BIBALÉ et le pont YAKITÉ sert d’abattage. Le KM5, après tout, à sa création, fut jadis un marché à bétails et d’abattage. Le KM5 de nature est un quartier insalubre, imaginez ce qui peut arriver.
Ça, vous direz que le gouvernement n’a rien vu et qu’il est incapable de trouver avec les bouchers de KM5 un endroit hors de KM5 pour garder le bétail et faire l’abattage !
Il commence déjà à pousser des herbes et bientôt des arbres dans le KM5 et la nature reprend ses droits. Parce que pour garder du bétail, il faut bien qu’il pousse des herbes et le bétail a besoin de la nature.
Dommage, le KM5 doit retourner à l’état sauvage, son développement est aboli ; le poumon social et économique de Bangui est mort.
De l’intérieur, le grand KM5 vit dans un état d’abandon : poussiéreux, des épaves de véhicules, des immondices, insalubrité. On craint le risque d’une contagion généralisée.
En effet, il y a une impuissance du gouvernement face aux problèmes que pose l’insécurité d’une manière plus globale. Le gouvernement ne doit plus se cacher derrière le programme DDRR, il doit agir, prendre des risques et en assumer.
Le DDRR n’est pas la solution, même si il en est une et ce n’est pas pour autant qu’on aura résolu tous nos conflits si nous mêmes ne mettons pas de notre énergie et de notre puissance. Mettons en place notre propre machine de désarmement, ce désarmement il doit être à la fois civil et militaire.
Robert ENZA, Entrepreneur politique.