La présidente de transition centrafricaine, Catherine Samba Panza a officiellement lancé lundi les opérations de recensement électoral dans la perspective d’une présidentielle et de législatives annoncées pour le 18 octobre dans son pays, toujours très instable.
"En tant que chef de l’État de la transition, je ne voulais pas le faire de manière anonyme. Il fallait que je donne l’exemple pour inciter tous les citoyens en âge de voter de faire comme moi. Cela permet de lancer le processus officiel", a déclaré Mme Catherine Samba Panza, en s’enregistrant dans l’école Jean Collomb du 7e arrondissement de Bangui, où elle réside.
Cet enregistrement des électeurs doit s’achever le 27 juillet, dans un pays où les infrastructures routières sont dans un état déplorable et où des bandes armées sévissent toujours dans certaines régions de l’ouest, de l’est et du nord.
Il doit permettre, selon l’Autorité nationale des élections (ANE), de doter les électeurs d’une carte permettant de participer à la présidentielle et aux législatives, mais aussi à un référendum constitutionnel, prévu le 4 octobre.
Les autorités de transition en Centrafrique, qui peine à se relever de décennies de troubles incessants ayant abouti en 2013-2014 à des violences intercommunautaires massives, avaient fixé, le 19 juin dernier, la tenue de l’élection présidentielle au 18 octobre.
Il s’agissait du troisième report de ce scrutin, initialement prévu en novembre 2014 dans cette ex-colonie française plongée dans la plus grave crise de son histoire depuis l’indépendance de 1960.
Selon le nouveau calendrier proposé par l’ANE, et validé par le Comité stratégique de suivi des élections, l’éventuel second tour de la présidentielle et des législatives est fixé au 22 novembre.
En raison de la situation sécuritaire, et du manque de fonds pour organiser les scrutins, un forum de réconciliation nationale avait demandé le 11 mai le report des élections, malgré les demandes insistantes de la communauté internationale pour un retour rapide à la normalité constitutionnelle.
La Centrafrique s’est retrouvée en plein chaos après le renversement en mars 2013 du président François Bozizé par Michel Djotodia, chef d’une rébellion à dominante musulmane, la Séléka.
Les exactions de la Séléka ont ensuite débouché sur la création de milices chrétiennes et animistes, les anti-balaka, qui s’en sont alors pris aux civils musulmans, déclenchant des violences interreligieuses qui ont fait des milliers de victimes.
Ces violences ont entraîné l’intervention militaire de la France (opération Sangaris toujours en cours) et de l’ONU, l’éviction de Michel Djotodia, et la mise en place d’une autorité de transition en janvier 2014, dirigée par la présidente Samba Panza.