La relance en vue d’atteindre la barre des 900 000 voire 1 million de carats par an, quantité de diamants exploités sur toute l’étendue du territoire national avant la crise en République centrafricaine. Telle est désormais l’objectif de la Centrafrique après la levée partielle depuis vendredi dernier de l’embargo sur l’activité d’extraction et d’exportation cette richesse du pays. Une activité qui a malheureusement été suspendue pendant deux ans par l’assemblée du processus de Kimberley, l’organisation qui régule le commerce du diamant. Au lieu d’une levée totale, l’embargo n’a été levé que partiellement.
Faute du mieux, les autorités de la transition se félicitent quand même de cette décision considérée comme une bouffée d’oxygène, sans toutefois perdre de vue l’objectif principal. "Non seulement ça permet quand même de commencer à renflouer la trésorerie de l’État, mais en plus ça permet surtout de soulager les populations centrafricaines des zones minières concernées. Le diamant fait quand même vivre plus d’un million de personnes sur quatre millions", a déclaré Joseph Agbo, ministre centrafricain des Mines.
Cependant, ce n’est pas pour autant que l’objectif principal sera perdu de vue, notamment la levée totale de l’embargo. "Même si la levée partielle est un pas dans la bonne direction, l’objectif reste et demeure la levée de la sanction sur toute l’étendue du territoire pour qu’effectivement, le diamant puisse retrouver sa place en tant que produit d’exportation", a-t-il nuancé.
Les zones alors concernées par cette partielle levée d’embargo sont, selon le ministre Joseph Agbo, les "zones qui ont été choisies en raison d’un certain nombre de critères qui tiennent au retour de la sécurité, à la reprise d’activités dans ces zones et au retour effectivement de l’administration sous toutes ses formes. C’est ça qu’on est en train de définir comme étant des zones vertes". Il s’agit alors "de Nola et de Berberati où nous avons recensé les artisans miniers, les ouvriers régulièrement enregistrés qui sont à jour de leur patente, qui ont leur carte", a-t-il poursuivi.
Est-ce donc à dire que c’est une décision qui annihilera complètement le trafic de diamant ? "Annihiler le trafic ? Non, je ne suis pas si naïf", a indiqué le ministre. "Mais c’est vrai que la sanction avait, en quelque sorte, amplifié cette chose-là", a-t-il souligné. Toutefois, des mesures seront prises pour décourager les trafiquants.
"Dorénavant, tous ceux qui vont continuer à s’aventurer à exporter dans des conditions frauduleuses, on leur fera une chasse vraiment sans merci", a-t-il promis.