Le Chef d'Etat de la transition, Catherine Samba-Panza, a officiellement lancé ce lundi 29 juin 2015, à l'école Jean Lacollomb dans le 7e arrondissement de Bangui, les opérations de recensement des électeurs. La clôture des opérations est prévue le 17 juillet prochain.
L'enrôlement des électeurs centrafricains âgés de 18 ans révolus, doit selon le chronogramme annoncé par l'Autorité Nationale des Elections (ANE), leur permettre de participer au référendum constitutionnel fixé au 4 octobre prochain et aux scrutins présidentiel et législatifs. Elle répond à différentes étapes. Entre autres, la présentation de la pièce d'identification, la vérification, l'enregistrement, le contrôle, la photographie et la remise du récépissé au citoyen.
Acte citoyen
Le Chef d'Etat de la transition, Cathérine Samba-Panza qui s'est faite enregistrer à l'école Jean Lacollomb donne l'exemple. Elle appelle ses concitoyens à se soumettre à cet exercice. « En tant que résidente du 7e arrondissement et citoyenne centrafricaine, il me faut venir accomplir mon devoir en m'enregistrant sur la liste électorale. Et puis, en tant que Chef de l'Etat de la transition, je ne voulais pas le faire de manière anonyme, il fallait que je donne l'exemple pour inciter tous les citoyens centrafricains en âge de voter de faire comme moi. Cela permet de lancer le processus officiel », a-t-elle déclaré.
Une habitante du 7e arrondissement qui a réussi à se faire enregistrer explique que « le droit de vote est un privilège, malheureusement dans le monde, beaucoup n'ont pas cette chance. C'est un acte citoyen important qu'il faut poser après tout ce qu'on a vécu. Même en temps normal, c'est important mais particulièrement pour cette transition, il faudrait que le peuple puisse s'exprimer pour l'avenir de la Centrafrique ».
Elections et paix
Pour Bienvenu Paradis Gbadora, un leader jeune du 4e arrondissement de Bangui, les citoyens doivent accueillir les agents recenseurs et les laisser travailler dans la sérénité. « Si jamais les agents recenseurs arrivent dans vos secteurs ou quartiers, je vous conseille de bien vouloir les laisser travailler dans la quiétude car cela va dans l'intérêt du pays ».
Ce dernier a par ailleurs ajouté que « Ce qui s'est passé au Km5 d'emblée ne doit pas se produire dans les autres arrondissements si jamais cela doit se faire », avant d'appeler ses concitoyens à œuvrer pour la paix, « Je lance un appel aux populations de Bangui notamment les jeunes de comprendre qu'il n'y a que la paix pour nous sortir de tout ce que nous sommes en train de vivre. Le conflit en République Centrafricaine ne profite pas aux Centrafricains ».
Si les uns estiment qu'il nous faut aller aux élections pour pouvoir sortir le pays de la crise, d'autres pensent que le processus électoral dans le pays est précipité. « La charrue a été mise avant les bœufs puisqu'on devrait s'entendre sur la périodicité des élections », a déclaré le 23 juin dernier, Auguste Boukanga, président du parti politique ''Union pour la renaissance et le développement'' (URD) en réaction à la publication le 19 juin par l'ANE du chronogramme électoral.
Le 26 juin 2015 dans le 3e arrondissement de Bangui, le lancement officiel des opérations du recensement électoral a été boycotté par un groupe de personnes non identifiées.