La complexité qu’ont revêtue de tout temps la paix et les élections est une évidence devant laquelle aucun doute n’est tenable. Derrière la fausse bonne rumeur d’élections de sortie de crise en Centrafrique, il faudrait espérer une étape plus dure pour la République Centrafricaine, un retour des vieilles querelles, laissées en suspens à cause de la présidence exceptionnelle et internationalement soutenue de Catherine Samba-Panza.
La partition de la RCA exigée dans la fourberie par le fondateur de la Convention des Patriotes pour la Justice et la Paix (CPJP), au soir du départ de Michel Djotodia du pouvoir n’est pas que sociale. Elle est d’abord politique. Il y a aujourd’hui des leaders qui n’obtempéreront pas au régime d’autres leaders. Ils se sont chassés en tour de rôle du pouvoir, au point que les uns deviennent les mobiles de la faillite des autres. Or, dans les faits, ils se sont créé des régimes fondamentalement faibles, s’excluant réciproquement et s’insultant régulièrement. Ces deux camps ont eu à servir l’Etat centrafricain avec ce que toute l’histoire du pays a retenu : clientélisme, corruption, gabegie financière. Ils ont pris en otage tout ce qui pouvait rester de la bonne gouvernance, au nom d’un républicanisme inventé de toute pièce et d’un patriotisme au fondement douteux et inavoué.
Il semble cette dimension de la crise centrafricaine est occultée, peut-être par pure méconnaissance ou simple oubli. La prétention du forum national de Bangui d’unir les Centrafricains entre eux, d’enterrer la hache de guerre et de définir les nouvelles et vraies priorités de sortie de crise en République Centrafricaine est passée pieds joints sur la question préférant traiter de la question de l’heure telle la prolongation de la transition.
Même au niveau international, cet aspect passe sous silence. Or, les auteurs de cette situation jouissent encore du droit à la vie et de celui d’aller et venir. Les élections actuelles les attirent et les font bouger de là où ils sont, à telle enseigne que l’envie de revenir aux affaires et de répéter les balivernes dûment montées dans le passé, est manifeste.
A cela s’ajoute les atermoiements de l’Autorité Nationale des Elections et de par elle toute la transition où chaque acteur, derrière l’institution qu’il occupe, pense méchamment prendre en otage toute la République au grand dam des organes de contrôles installés au sein de chacune d’elle. Tout porte à croire que l’irréprochabilité de l’ANE ne s’attache qu’aux textes qui l’ont institué mais non aux actions qu’elle devrait mener.
Le réveil de la présidente de la transition s’avère important et crucial pour la suite du processus de la transition en République Centrafricaine. Encore faudrait-il qu’entre Catherine Samba-Panza et son premier ministre les relations soient au beau fixe.
Mister