Nous chefs traditionnels peulhs de Centrafrique,
Prenons acte du chronogramme des élections générales, publié par l’Autorité Nationale des Elections (ANE) en République Centrafricaine ;
Félicitons l’Autorité Nationale des Elections et le Gouvernement centrafricain pour le démarrage effectif des opérations d’enrôlement des électeurs.
Toutefois, nous encourageons l’ANE à poursuivre ces opérations dans toutes les provinces de la République centrafricaine sans exclusive afin de permettre au peuple tout entier de voter la Constitution et le Président de la République ainsi que les députés de la Nation.
Ainsi, les Chefs traditionnels peulhs lancent un appel patriotique à tous les musulmans de Centrafrique en général et à la communauté peulh en particulier de s’inscrire massivement sur les listes électorales et de participer massivement aux futures élections référendaires, présidentielles et législatives pour permettre à la République Centrafricaine de retrouver sa place parmi les grandes nations démocratiques du Monde et de tourner définitivement la page sombre de la transition.
Par ailleurs, nous, chefs traditionnels peulhs de Centrafrique, demandons au Gouvernement et à la communauté internationale de tout mettre en œuvre pour que les centrafricains refugiés dans les pays voisins notamment le CAMEROUN, le TCHAD, le CONGO et la RDC puissent prendre part aux prochaines élections référendaire et présidentielles.
Selon les statistiques de l’UNHCR, le nombre des centrafricains réfugiés dans ces quatre pays voisins de la RCA est estimé à 460.542. Plus de 50% de ces effectifs sont constitués des musulmans centrafricains et en majorité des peulhs centrafricains exilés contre leur volonté pour sauver leurs vies.
Ce nombre est significatif et représente un électorat considérable susceptible d’inverser les tendances. Ce nombre représente plus de 40% des suffrages valablement exprimes aux élections contestées de 2013.
Par conséquent, l’exclusion de ces réfugiés dans ce processus électoral au mépris des résolutions des Nations Unies, de l’avis favorable de la Cour Constitutionnelle de transition et des recommandations pertinentes du Forum National de Bangui, sera considérée comme une volonté d’exclure la minorité musulmane en général et les peulhs en particulier contraints à l’exil pour des raisons que nous connaissons tous.
Si l’organisation des votes des réfugiés dans les pays voisins n’est pas possible pour des raisons techniques, financières ou juridiques, nous demandons au Gouvernement de prendre toutes ses responsabilités pour créer des conditions favorables au retour rapide dans la dignité de nos compatriotes centrafricains qui souhaitent revenir dans leur pays pour participer aux futures élections.
En conséquence, nous prenons à témoins le peuple centrafricain et la communauté internationale dont nous attirons l’attention sur les conséquences qu’une telle exclusion pourrait engendrer sur la crédibilité et le caractère inclusif des prochaines élections que nous souhaitons tous, inclusives, transparentes et incontestables.
Je vous remercie.
Pour les Chefs traditionnels Peulh de Centrafrique,
Le porte-parole.
Lamido ISSA BI AMADOU
Maire de la Commune d’Elevage de Niem-Yelewa.
Email : issabia@yahoo.fr