BRAZZAVILLE — C’est à 11 h (heure locale – 10h GMT) que Le « Forum pour la réconciliation nationale et le dialogue politique » en Centrafrique s’est ouvert au Palais des congrès de Brazzaville.
Des nombreux discours, un seul fil rouge les relie, la cessation immédiate des hostilités.
Mme Catherine Samba-Panza la présidente de la transition centrafricaine, dès l’ouverture du Forum a souligné «que le temps est venu d’arrêter les hostilités, d’arrêter les exactions de toutes sortes; les destructions et l’enrôlement des enfants mineurs dans les rebellions», que les Centrafricains devaient «désarmer leurs corps de la haine et de la vengeance».
Le premier ministre tchadien Kalzeubé Pahimi Deubet quant à lui a parlé « d’une opportunité historique « en déclarant que « cette période bénie du Ramadan puisse inspirer tout le monde pour rechercher la paix.»
Egalement présent, Mgr Dieudonné Nzapalanga, l’archevêque de Bangui, a demandé aux futurs signataires des Accords de se montrer «responsables [...] Que la chaleureuse fraternité revienne pour qu’on construise une nouvelle République centrafricaine».
Patrice-Edouard Ngaïssona, le coordonnateur des Anti-balaka de déclarer que «les anti-balakas sont prêts à abandonner les armes. Nous l’avons déjà amorcé avec nos frères ex-Séléka».
Denis Sassou N’Guesso le président congolais et facilitateur de la crise centrafricaine, a appelé les participants à s’«approprier le processus de retour à la paix, à la sécurité, à l’unité, à la réconciliation nationale et à la prospérité».
Parlant d’un point de non retour. et demandé aux groupes qui combattent en Centrafrique de s’engager ici à faire taire les armes.
«La décision vous revient [...] nous considérons Brazzaville comme la première étape d’un long processus qui se déroulera chez vous», a-t-il ajouté, notant que le pays avait «atteint l’abîme» et qu’il était temps «de tirer les leçons de toutes les expériences passées.»
Les protagonistes ex Séléka et Anti Balaka, centres des débats sont présents ici à Brazzaville avec chacun 23 représentants.
Ils sont devenus incontournables après s’être imposé par la force et la violence, dans un cycle meurtrier et sanglant d’attaques et de représailles dont les civils sont les premières victimes.
Maintenant, ils contraignent tout le monde à négocier avec eux, après les tentatives de désarmement forcé ratées des dernières semaines par les Forces internationales, françaises et africaines.
Mais le mouvement Anti-Balaka n’ayant aucune structure centralisée, les personnes présentes ne pourront parler et s’engager qu’au nom de ceux qu’ils représentent. Ce qui déjà fragilise les futurs accords de cessez-le-feu.
LES SUJETS DES DISCUSSIONS
Il est clair que l’objectif de ces discussions de Brazzaville sera de parvenir à la signature d’un accord de cessez-le-feu immédiat.
Mais qu’en sera-t’il ensuite ? Comment organiser les désarmements, comment cantonner les hommes ?
CONCESSIONS
Il aura fallu retoquer le contenu du programme de ce Forum de Brazzaville pour qu’il ait lieu.
Du coup, il ne sera que la première étape pour restaurer la paix en Centrafrique.
On n’y parlera que de sécurité et de désarmement.
Les phases deux et trois sur la transition politique, la réconciliation nationale, la feuille de route pour organiser de nouvelles élections seront finalement débattus à Bangui dans quelques semaines.
Ce fut ‘LA‘ concession faite aux partis politiques et aux membres de la société civile, poussés par le MLPC de Martin Ziguélé qui s’opposaient à la tenue d’une réunion sur la paix en dehors du pays.