Des hommes armés non identifiés ont attaqué les locaux de la radio d’Etat à Bangui dans la nuit de lundi à mardi, blessant un gendarme qui en assurait la sécurité, a-t-on appris de sources concordantes.
"Les trois éléments de la gendarmerie qui assurent la sécurité de la radio d’Etat ont été la cible d’une attaque d’un groupe d’hommes armés non identifiés, déguisés pour certains en Casques bleus" des Nations unies, a affirmé à l’AFP une source au sein de la gendarmerie centrafricaine.
Après avoir désarmé deux des gendarmes, "les assaillants ont saccagé la régie puis tenté en vain de s’introduire dans le studio" principal, a poursuivi cette source.
Le troisième gendarme a alors "fait des tirs de sommation, obligeant ces individus à se retirer des locaux en prenant en otage un gendarme qu’ils ont finalement libéré mais avec une fracture au bras", selon la même source.
"Une enquête est ouverte pour savoir s’il s’agit d’une tentative de putsch ou d’un acte de braqueurs", a-t-elle ajouté, précisant que le nombre d’assaillants n’était pas connu.
Un présentateur de la radio d’Etat a confirmé les faits à l’AFP, précisant que le gendarme blessé avait été conduit à l’hôpital pour y recevoir des soins.
Aucune déclaration officielle n’avait encore été faite mardi en fin de matinée suite à cette attaque.
La Centrafrique s’était retrouvée en plein chaos après le renversement en mars 2013 du président François Bozizé par Michel Djotodia, à la tête d’une rébellion à dominante musulmane, la Séléka.
Les exactions commises par la Séléka ont ensuite débouché sur la création de milices chrétiennes, les anti-balaka, qui s’en sont alors pris aux civils musulmans, déclenchant des violences interreligieuses qui ont fait des milliers de victimes.
La situation sécuritaire à Bangui connaît depuis plusieurs mois une normalisation progressive, malgré le banditisme et la délinquance armée qui subsistent dans la capitale. Dans l’intérieur du pays, certaines provinces comme le Nord-Est et l’Ouest, où l’Etat est quasiment absent, restent en proie à divers groupes armés.
L’élection présidentielle, initialement censée se tenir en novembre 2014, a été fixée par les autorités de transition au 18 octobre prochain.