L’attaque perpétrée par un groupe de personnes armées contre Radio Centrafrique dès les premières heures du mardi 7 juillet à Bangui suscite des réactions. La première est celle des défenseurs des droits de l’Homme de Centrafrique. Selon le Réseau des Organisations non gouvernementales des droits de l’Homme, les autorités de la transition doivent veiller à la sécurisation de l'ensemble de ce qui constitue la radio nationale.
« Je voudrais interpeller nos autorités. Nous ne pouvons pas comprendre que la radio nationale soit gardée par deux éléments de sécurité. La radio fait partie des institutions de la République Centrafricaine. Nous en appelons à nos autorités de prendre leur responsabilité pour que des éléments équipés soient déployés pour la sécurisation de l'ensemble de l'installation au niveau de la radio et de l'antenne située sur la colline de Bas Oubangui », a réclamé Maître Mathias Barthélemy Morouba, coordonnateur national adjoint du Réseau des ONG des droits de l’Homme.
Me Morouba rassure que les défenseurs des droits de l'Homme sont interpellés par cette attaque ciblée et estiment que les auteurs sont contre le processus électoral en cours. « Cette situation interpelle les défenseurs des droits de l'Homme. Nous pensons que l'intention des gens était de perturber la quiétude des citoyens centrafricains et nous estimons qu'il s'agit de manœuvre de nature à empêcher que les citoyens puissent se rendre en toute sécurité dans les lieux de recensement électoral. Nous disons que les auteurs de ces actes sont contre le peuple centrafricain, contre le processus électoral actuellement en cours », a expliqué Maître Mathias Barthélemy Morouba.
« Nous ne pouvons pas comprendre qu'au moment où les paisibles citoyens centrafricains sont en train de se faire enrôler pour les prochaines échéances électorales, des personnes non identifiées veulent leur faire vivre d'autres situations dramatiques. », s'est-il indigné. Pour lui, « Tous ceux qui pensent qu'ils doivent utiliser des moyens illégaux pour empêcher d'une manière ou d'une autre le processus électoral, nous leur disons non », a-t-il conclu.
Les réfugiés centrafricains de Boyabo, en RDC, souhaitent retourner pour les élections prochaines
http://rjdh.org Par Thierry Khonde le 4 juillet 2015
Les réfugiés centrafricains qui se trouvent à Boyabo, en République démocratique du Congo, ont manifesté la volonté de retourner au pays afin de participer aux prochaines élections. Ils ont par la même occasion sollicité l’aide du gouvernement pour leur retour.
C’est lors de la remise d’une somme d’un million de FCFA aux représentants de ces personnes, par le Conseiller national de transition, Thierry Vackat, que ce besoin a été exprimé. Une occasion pour ces réfugiés de déplorer leurs conditions de vie.
« Nous voulons retourner chez nous. Là bas nous sommes sous la protection du Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés. Selon la loi, nous ne pouvons pas retourner de notre propre initiative. C’est pourquoi nous sollicitons le gouvernement de demander au HCR, de nous rapatrier rapidement pour participer au processus électorale », a dit Yoka Christine membre de la délégation.
Pebalou Saturnin, un des représentants de ces réfugiés, déplore le fait le gouvernement centrafricain ne s’occupe pas des réfugiés qui se trouvent dans la région de Boyabo. « Si le gouvernement veut organiser les élections, il faut qu’il pense aussi à nous faire revenir au pays pour participer au recensement et aller aux élections ».
Thierry Vackat a justifié son geste comme une action humanitaire au profit des centrafricains vivant dans des situations difficiles. » J’ai appris que depuis trois mois, ces compatriotes ne perçoivent plus les indemnités que le HCR donne. C’est pour cela que j’avais promis de donner 1 millions de francs CFA pour les soutenir. C’est juste un geste humanitaire et patriotique», a-t-il précisé.
En RCD, il y a 4 camps de réfugiés Centrafricains dans la province de l’équateur : à Bili, à Ikè, à Molé et à Boyabo. Ils sont au total 19.400 réfugiés vivant sur le site à la traversée du fleuve Oubangui vers Moungoumba depuis près de 5 ans./
Les besoins sanitaires et l’accès aux soins médicaux restent une préoccupation à Kouango, selon MSF
http://rjdh.org Par Line Péguy Gondje le 8 juillet 2015
Médecin Sans Frontière (MSF), affirme qu’après trois mois d’intervention, les besoins sanitaires restent importants et que l’accès aux soins médicaux reste préoccupant dans la préfecture de la Ouaka, précisément à Kouango.
En 3 mois, l’équipe MSF a dispensé plus de 1100 consultations médicales dans le cadre de ses cliniques mobiles. 81% des patients étaient des enfants de moins de 5 ans. Les femmes ont également bénéficié d’un suivi prénatal et de consultations en santé sexuelle et reproductive.
Les indicateurs médicaux récoltés par MSF dans cette localité au cours d’une enquête nutritionnelle et de la mortalité montrent qu’une intervention d’urgence de l’ampleur de celle qu’a menée Eureca n’est pas justifiée à l’heure actuelle. Pour Isaac Alcalde, Responsable de l’équipe d’urgence de MSF, « les indicateurs ne révèlent pas une crise médicale aigüe et n’atteignent de loin pas les seuils d’urgence ».
En outre, le retour de certains habitants ayant fui dans la brousse est un signe encourageant pour Kouango. « Les équipes MSF vont toutefois rester vigilantes afin de suivre l’évolution de la situation », indique le communiqué de presse y relatif.
« L’équipe d’urgence de Médecins Sans Frontières en RCA (Eureca) a alors lancé une intervention centrée sur les enfants, les femmes et les victimes de violence dans la zone de Kouango. L’accès aux soins de santé étant extrêmement limité voire inexistant dans la zone, MSF a lancé des cliniques mobiles sur les axes de Bianga, Grimari, Ndoro, Pende et Zouhougou afin de fournir des soins médicaux de base », a noté le communiqué.
L’équipe MSF a également soutenu le service d’urgence et d’hospitalisation de l’Hôpital de Kouango afin d’assurer la prise en charge des cas graves.
« A l’Hôpital de Kouango, MSF a hospitalisé 362 patients principalement au service de pédiatrie (55%) et de santé maternelle (26%). Les équipes MSF ont assisté 47 femmes lors de leur accouchement et ont procédé à 5 césariennes d’urgence. Un support logistique a également été apporté à l’Hôpital de Kouango notamment pour l’installation de points d’eau », explique le communiqué de presse.
Le communiqué ajoute que MSF a effectué une donation en médicaments et matériel et a fourni une prime au personnel du centre de santé dans le but d’assurer la gratuité des soins pendant un mois.
En dépit des efforts de MSF dans cette région, beaucoup reste à faire sur le plan sanitaire et humanitaire, d’après des sources locales.