Le Coordonnateur humanitaire de l';ONU en République centrafricaine, Aurélien A. Agbénonci, a exprimé lundi sa profonde préoccupation face à la décision du Conseil national de transition (CNT) du pays de refuser le droit de vote aux futures élections présidentielles à l';ensemble des réfugiés centrafricains ayant fui dans les Etats voisins.
« J';attire l';attention de chacun sur les conséquences d';une telle exclusion pour la crédibilité et le caractère inclusif des prochaines élections que nous souhaitons tous transparentes, libres, inclusives et ouvertes à toutes et tous », a déclaré M. Agbénonci dans un communiqué de presse publié à Bangui.
Depuis décembre 2013, a-t-il rappelé, environ 25% de la population centrafricaine a été déplacée à l';intérieur du pays et plus de 460.000 personnes se sont réfugiées au Cameroun, au Congo, en République démocratique du Congo (RDC) et au Tchad.
Le Coordonnateur humanitaire a estimé que cet électorat potentiel de taille significative ne pouvait pas être ignoré au simple prétexte que les réfugiés ne sont toujours pas retournés en République centrafricaine.
« Le retour des réfugiés dans leur pays d';origine est strictement volontaire et ce principe ne peut être violé. Il est vrai que le processus de réconciliation est amorcé mais la décision du retour relève des réfugiés eux-mêmes », a affirmé M. Agbénonci, précisant que le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et toute la communauté humanitaire présente en République centrafricaine partagent actuellement ses inquiétudes.
La date du premier tour des élections présidentielle et des élections législatives est fixée au 18 octobre et celle de l';éventuel second tour pour la présidentielle au 22 novembre.
Au cours des dernières années, le pays a connu une crise politique majeure qui a débouché sur un conflit violent. Environ 2,7 millions de personnes, soit plus de la moitié de la population centrafricaine, ont actuellement besoin d';une assistance humanitaire d'urgence.