Au moment où les forces armées deviennent de plus en plus vertueuses et professionnelles un peu partout, celles de Centrafrique continuent de faire mauvaises recettes dans le pays. Pourtant, l’armée n’est pas une armoire pour garder les cafards comme disait l’autre. Encore moins le dernier rempart des laissés-pour-compte de la société ou des hommes et femmes en échecs scolaires. En principe, les engagés d’une armée doivent constamment faire preuve de disponibilité, de solidarité, de discipline, d’intelligence et d’esprit d’équipe. C’est même à ce titre que la règle fondamentale de la discipline au sein de l’armée dit : « la discipline est la force principale des armées. Il importe que tout supérieur doit obtenir de ses subordonnés une obéissance entière. Que les ordres soient exécutés littéralement sans hésitation ni murmure. Car l’autorité qui, l’ordonne, en est responsable et la réclamation n’est permise aux subordonnés que lorsqu’ils obéissent. » Or, l’armée de la « Sambapanzie » est tellement politisée et indisciplinée qu’elle ne brille que par le truchement des querelles de clocher. A l’allure où l’on assiste à un mélange inhabituel d’indiscipline et de sabotage au sein de l’état major des Forces Armées Centrafricaine, il est grand temps que l’on se pose des questions sur la capacité réelle de ce régime à restructurer l’armée nationale. Mais la démission du Général Mobébou à la tête de l’état major des FACA n’est’ elle pas un mauvais signe pour le pouvoir clanique de Samba Panza ?
La face cachée de la démission du Général Mobébou
Tandis que certains officiers affichent un moral en berne par rapport à la restructuration des FACA, d’autres pensent qu’il est temps que l’armée sorte de sa léthargie. Sauf qu’il faut savoir que dans la « Sambapanzie », il y’ a toujours un trait d’union entre les bonnes intentions des uns et les calculs saugrenus des autres. Tant que l’armée demeure la chasse gardée de l’indécrottable habitué de tous les drames centrafricains, il serait difficile à un quelconque officier d’y imposer la discipline et les valeurs républicaines. Tant qu’il y’ aura toujours un état major bis à la présidence, l’armée ne pourra jamais assurer à bon escient ses activités régaliennes. Tant que l’éternel couturé des cicatrices politiques continuera d’opposer son fidèle destrier Service alias Lapajo à ses supérieurs, l’anarchie brisera définitivement la discipline et l’ordre au sein des FACA. Même un officier, qui sort des cuisses de Jupiter, ne pourra jamais discipliner cette armée tant que le familier des tempêtes sera toujours à la manette.
En fin de compte, il est temps que les officiers prennent leur responsabilité, car un civil ne peut de tout temps leur ravir le vedettariat et se bomber ensuite la poitrine. Y’a t’il encore des hommes et des femmes dans ce pays pour dire à toute la « Sambapanzie » Stop ? S’il y’ en a pas, nous le ferons toujours et uniquement avec les mots contre maux.
Rodrigue Joseph Prudence MAYTE