Bangui - La coordonnatrice générale des partis et associations politiques (CGPAP), Mme Gina Michèle Sanzé, a déploré « les réactions et pressions politico-diplomatiques visant à imposer coûte que coûte la participation des réfugiés aux prochaines élections, sous le prétexte d’inclusivité », lors d’une déclaration, samedi 18 juillet 2015, à Bangui.
Cette déclaration a pour but de dénoncer les propos « sur les ondes de Radio France Internationale (RFI) du Représentant de l’UNHCR-RCA qui, non seulement s’est érigé en agent électoral et en défenseur des droits politiques des réfugiés mais qui a surtout brandi à nouveau le spectre de la division », axant ses éléments de défense sur l’exclusion des « musulmans réfugiés dans les pays voisins ».
Pour la Coordination Général des Partis et Associations Politiques, qui regroupe plus d’une trentaine de partis politiques, ce diplomate a outrepassé ses prérogatives et a agi « en violation flagrante de la Convention de Vienne », puisque celui-ci se serait « substitué aux institutions de la transition ».
En conséquence, la CGPAP « condamne avec fermeté l’instrumentalisation du concept de conflit interconfessionnel utilisé à tort et à travers par la communauté internationale pour expliquer et justifier la crise centrafricaine », surtout que tous les réfugiés, où qu’ils sont, ne sont pas tous « musulmans ».
Elle dénonce par ailleurs « l’ingérence constante, continue et délibérée de la communauté internationale dans les affaires intérieures de la République Centrafricaine qui n’a d’autres visées que l’affaiblissement des institutions de la Transition, pour faire de la République Centrafricaine un fonds de commerce au lieu d’observer la réserve et la neutralité ».
De l’avis de M. Davy-Victorien Yama, porte-parole de la CGPAP, « les réfugiés peuvent perdre leur statut s’ils se rendent dans l’ambassade de leur pays d’origine ou s’ils se présentent comme des candidats sur les sites des réfugiés dans les pays d’accueil. Autrement dit, les activités politiques, comme par exemple battre campagne dans les camps des réfugiés, est proscrit.
S’attaquant à l’inclusivité, tant chère à la communauté internationale pour justifier le vote des réfugiés, M. Aurélien Simplice Zingas, le rapporteur de la CGPAP, a suggéré l’ouverture des prochains scrutins à tous les réfugiés centrafricains éparpillés dans le monde d’aller et reconsidérer l’article 106 de la Charte constitutionnelle de Transition pour autoriser tous ceux qui ont dirigé la transition, d’une manière ou d’une autre, de se faire représenter aux prochaines consultations électorales. Allusions faites ici aux personnalités telles que Bozizé, Djotodia, Samba Panza, Nguendet, Tiangaye, Nzapayéké, Kamoun, etc.
En conclusion, la CGPAP « a rappelé l’impérieuse nécessité du respect de l’indépendance et l’autonomie de l’Autorité Nationale des Elections (ANE), seule habilitée à préparer et organiser les élections, et a réitéré la nécessité pour les forces vives de la nation d’être unies et solidaires sur les questions d’intérêt national ».
Pour rappel, durant sa session extraordinaire du 20 au 30 juin 2015, le Conseil National de Transition (CNT) avait rejeté la participation des réfugiés centrafricains aux prochains scrutins, soutenant que les personnes concernées devraient revenir sur leur territoire de leur pays pour y prendre part. Ce rejet a immédiatement suscité la réaction des responsables du Haut Commissariat des Nations Unies en charge des réfugiés.
Sébastien LAMBA/ACAP