COMMUNIQUE DE PRESSE N°006/FDPC/17-07-2015
Tout en restant dans le prolongement des récents communiqués publiés par nous, le FDPC vient une fois de plus, par le biais de cet autre communiqué attiré l’attention de la Communauté Internationale sur les dérives managériales des questions électorales qui ont cours ces jours en République Centrafricaine. Il est question de jouer notre rôle d’acteur légitime et légitimé par les circonstances ponctuelles.
Hier, nous récusions déjà les conditions et même les clauses du Forum de Bangui tenu en Mai. Car ce Forum, sur le fond et la forme, était dénudé de son caractère inclusif et portait déjà les stigmates d’un désaccord des acteurs politiques émergents et d’un conflit au caractère latent. Cette politique de division, de mercantilisme et de frustration pratiquée actuellement en République Centrafricaine apparaît comme la couveuse d’une éventuelle crise plus cruelle et plus redoutable.Les instigateurs de cette situation se retrouvent tapis dans l’ombre des plus hautes sphères de la Présidence de Transition. Ceux-ci manipulent au gré de leur funeste ambition, la Présidente et le Conseil National de Transition. Il est question pour eux de se faire et de manière rapide, de l’argent qui leur servira plus tard de troubler le pays. Leur désir d’écarter de potentiels candidats susceptibles de ramener l’unité et la concorde nationale vient de ce qu’ils rendront compte de leur gestion ; au cas où ces candidats sont élus. Pour les fossoyeurs de la paix qui se cachent à la Présidence de Transition, il existe une République des Centrafricains et une République des Non-Centrafricains. Ce qui est une idée à décrier très rapidement. Ce genre de pensée contribuera à partitionner notre pays et l’idée du repli identitaire ira crescendo.
Face à la décision du Conseil National de Transition (CNT) de refuser le droit de vote aux futures élections présidentielles à l’ensemble des réfugiés centrafricains ayant fui dans les Etats voisins pour préserver leurs vies, nous attirons l’attention de chacun sur les conséquences d’une telle exclusion pour la crédibilité et le caractère inclusif des prochaines élections que nous souhaitons tous transparentes, libres, inclusives et ouvertes à toutes et à tous. Il nous semble que rien qu’à réfléchir de la sorte, nous pouvons lire entre les lignes que les acteurs du pouvoir actuellement à Bangui veulent faire des élections et des résultats des élections, une chasse gardée. Mais détrompez-vous ! Tant qu’il nous en restera même une seule goutte de sang dans nos veines, vous ne ferez-pas de la République Centrafricaine une monarchie. Ressaisissez-vous tant qu’il est encore temps et revenez à de meilleurs sentiments !
Depuis décembre 2013, nous faisons le constat selon lequel près de 30% de la population centrafricaine a été déplacée à l’intérieur du pays et plus de 560.000 personnes se sont réfugiées dans les payslimitrophes que sont : le Cameroun, le Congo, la République Démocratique du Congo (RDC) et le Tchad.
Devrons-nous faire des reproches à tous ceux-là qui ont choisi, sans vraiment avoir le choix de sauver leurs vies ?
Croyons-nous un seul instant que ces personnes sont heureuses de vivres dans le dénuement total où elles ont tout perdu ? (biens matériels et humains) Pourquoi le système actuel de Bangui veut faire de ses illustres enfants, des apatrides, alors que ceux-ci sont reconnus sur plusieurs scènes internationales comme étant des compétences mondiales et planétaires avérées ?
Nous croyons qu’il s’agit d’un électorat potentiel et suffisamment considérable qui ne doit pas être marginalisé ou ignoré au simple prétexte que les réfugiés ne sont toujours pas retournés en RépubliqueCentrafricaine et leur refuser le droit de vote créerait une injustice supplémentaire dans un pays déjà profondément divisé. C’est sur cette base que nous appelons au droit de vote pour tous.
Par ailleurs, sur un tout autre plan sécuritaire, le mandat accordé à la MINUSCA l’autorisait à prendre toutes les mesures requises pour s’acquitter du mandat de : stabilisation de la situation dans les principales agglomérations et contribution au rétablissement de l’autorité de l’État dans tout le pays. Au vu des atermoiements lors du récent Forum de Bangui, fin mai, et de la dégradation continuelle de la situation sur le terrain, le Front Démocratique du Peuple Centrafricain (FDPC) continue de se positionner comme un allié circonstanciel de choix et de taille pour une avancée rapide et fulgurante des objectifs communs : la paix en RCA.
Il était question pour la MINUSCA d’abord d’être partout ! En tout cas, de se déployer sur la plus grande partie du territoire possible, pour poursuivre les missions engagées par Sangaris et la MISCA, mais donc avec d’avantage d’effectifs et davantage de logistique et de moyens car à la vérité, la RCA est grand comme la France et la Belgique réunies ; et le terrain a sa propre réalité. Il s’agit là d’une expérience militaire stratégique et opérationnelle que nous voulons mettre à contribution dans le but de voir la RCA sortir enfin des cendres des crises.
Fait à Brazzaville, le
Le Général de Division
Martin KOUMTA MADJI
(Alias Abdoulaye Miskine)
Président du FDPC