Pendant une transition, le chef de l’état devrait en principe n’avoir qu’un rôle protocolaire, symbolique et d’arbitre, car le pays est censé être dirigé de façon consensuelle. Or, Dame Cathy s’est érigée à la fois en captateur de la vie politique centrafricaine et en clé de voûte d’un système quasi mafieux qui s’institutionnalise. Elle a réussi sans grande difficulté à transformer la présidence protocolaire en une présidence hégémonique au point de décider de tout, le premier ministre exécute et les ministres appliquent sans aucune forme de contestation intelligente. Voilà pourquoi le mal a pris les visages économiques et institutionnels sous cette transition. En dépit de la gestion archaïque de la transition, une poignée de débatteurs refusent de céder aux chants de sirène des scribouillards qui ne croient guère à la bonne foi des autorités de la transition sur le respect du calendrier électoral. Néanmoins, bon nombre des analystes pensent que le régime en place n’a qu’une ambition ; celle de s’agripper au pouvoir. Aujourd’hui, il est clair que les multiples nominations des autorités de Bangui permettront à tous ceux et celles, qui pointent toujours du doigt les germes de l’inamovibilité de la « Sambapanzie » au pouvoir, d’affûter davantage leurs arguments. Bien que les élections s’approchent à grands pas, il n’en reste pas moins que Dame Cathy bombarde ses proches parents, ami(e)s d’enfance, copines du dimanche, les Selekas et Antibalaka à des postes de responsabilité. Mais que ce cache t’ il derrière ces nominations ?
La face cachée de ces nominations
On n’a point besoin d’être politologue pour épiloguer sur les agitations politiques et les nominations stratégiques de ces derniers temps. En passant au peigne fin, les cabinets de la présidence et du premier ministre, vous vous rendrez compte que les autorités de Bangui ont convié presque toutes les fines bouches de la politicaillerie à table, de peur qu’elles ne soient embêtées par qui que ce soit lorsqu’elles voudraient brandir d’ici demain la carte du report sine die des futures échéances électorales. Elles ont aussi placé plusieurs imposteurs politiques dans les préfectures, sous-préfectures, Ambassades et Consulats. Comme si cela ne suffisait pas, elles ont inondé le nouveau gouvernement par les artificiers politiques des antibalakas et des selekas. L’objectif primordial de la « Sambapanzie » est de partager au maximum le pouvoir avec toutes les personnalités susceptibles de contester le rallongement de la transition. Quoiqu’il y’ait eu des nouvelles compétences distinctives dans le gouvernement telles que Dominique Saïd Panguindji, Samuel Rangba, Bruno Yapande et consort, il serait malaisé de nier que ces nominations sont sujettes à beaucoup de débats surtout lorsque l’on sait que les élections seraient imminentes. En outre, plusieurs officiers supérieurs des forces armées centrafricaines assimileraient la nomination du nouveau chef d’état major André Lenanguy à une stratégie de confiscation du pouvoir. Selon une source militaire qui s’est confiée à nous sous couvert d’anonymat, l’ancien patron de la sécurité aéroportuaire Lenanguy serait l’un des bras droits du président déchu Bozizé. Sauf que dans le cas d’espèce, il a été nommé sur la base de son rapprochement ethnique avec le clan de la « Sambapanzié ». Par conséquent, sa nomination est un signal fort que Dame Cathy voudrait envoyer à tous les porteurs de tenue qui contesteraient son pouvoir au sein des FACA. A ce qu’il parait, les officiers supérieurs centrafricains, qui ont fait les grandes écoles de guerre, ne se reconnaissent pas dans le choix de ce ressortissant de l’école des officiers de Bouaké. Il semblerait que « Lo yeké zo ti béto ». Espérant que Dame Cathy est consciente du virage hyper dangereux de son bateau.
En conclusion, on est au courant que Dame Cathy est ses affidés sont entrain de spolier totalement le pays. Chose curieuse, tout le monde est devenu diamantaire depuis que la sanction internationale contre cette pierre précieuse est levée. Aussi, on est au courant que la « Sambapanzie » achète des maisons à tour de bras dans la capitale. Même l’autre qui se fait passer pour un objecteur de conscience construit une villa de plus de 200 millions derrière la résidence de sa maman à Ngaragba. On ne citera pas le nombre des maisons qu’il a acquis à Bangui. Si la « Sambapanzie » s’était permise le luxe de poursuivre Bozizé et ses proches devant les juridictions internationales, le moment viendra où le peuple centrafricain récupérera tous ces biens mobiliers et immobiliers entre les mains de ces « génocidaires économiques ». Avec les mots, le peuple vaincra tous les maux.
Rodrigue Joseph Prudence MAYTE