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Centrafrique : un nouveau président mais a quel prix ?
Publié le vendredi 24 juillet 2015  |  Centrafrique Libre
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© aBangui.com par Dr
Elections en Centrafrique
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A trois mois des élections des élections censées permettre à la RCA de reprendre sa place dans le concert des nations, aucun signe de normalité n’est perceptible. Les centrafricains sont toujours pris en otage par une centaine de leurs compatriotes. Égoïstes, ces derniers sont les principaux interlocuteurs de leurs bourreaux qui financent les troubles à répétition pour maintenir leur pays dans la pauvreté

Alors que les centrafricains avaient émis fermement plusieurs vœux lors du dernier forum de Bangui pour se réapproprier de leur destinée, il n’y a à ce jour aucun leader de la tempe des feux Boganda, Goumba et Patassé capable de porter haut ces recommandations.

Même courageuse et patriotique, la démission de monsieur François Mobébou, chef d’État-major des Forces Armées Centrafricaines n’interpelle pas du tout la classe politique et les dirigeants impopulaires de la transition à quelques mois des élections de la «nouvelle guerre qui se prépare».

Alors que le pouvoir du partage des gâteaux excusez, de la transition peine à imposer les recommandations issues du dernier forum de Bangui, la communauté internationale insoucieuse du quotidien du centrafricain veut aller vaille que vaille aux élections.

Les centrafricains sont dans l’expectative et ne savent plus à quel saint se vouer. Face à une classe politique moribonde peuplée des dinosaures éternellement affamés, des jeunes voleurs prêts à vendre leurs âmes contre des postes de responsabilité pour s’enrichir in no time et une société civile jumelle kleptomane dont les co-auteurs se retrouvent dans une interaction quotidienne qui privilégie leurs intérêts égoïstes et catégoriels, la RCA se dirige inéluctablement dans un mur.

Alors que les centrafricains toutes confessions confondues avaient exigé le démantèlement de l’éternelle poudrière de Bangui, le quartier Km5 et le désarmement des fouteurs de troubles de Boyrabé avant l’organisation des élections, à ce jour aucune action n’a été entreprise pour la réalisation de ces recommandations.

Le Forum avait recommandé la levée immédiate de l’embargo afin de procéder au réarmement des FACA et leur déploiement sur toute l’étendue du territoire avant le début des échéances, ce n’est qu’une peine perdue.

Le général Mobébou, ancien chef d’État-major des FACA au moins lui, a osé jeter l’éponge pour se faire respecter et ne pas suivre l’exemple de ceux qui sont toujours prêts à avaler la couleuvre pour maintenir gros, leur ventre en étant figurants.

Les déplacés et les réfugiés en errance ne sont toujours pas rentrés en Centrafrique. Les Conseillers nationaux non élus en leur tête le très impopulaire Ferdinand Nguendet made by Séléka ont décidé de les écarter de ce processus jadis baptisé les élections de la dernière chance.

Heureusement que la cour constitutionnelle vient de rejeter cette mesure discriminatoire. Notons que la majorité des réfugiés et les déplacés que la communauté internationale qui pilote tout veut écarter en s’appuyant sur ses suppôts illégitimes, sont de religion musulmane.

Les centrafricains ont exigé la levée de l’embargo sur le diamant sur toute l’étendue du territoire au lieu d’exécuter ce vœu, la communauté internationale a préféré prendre une mesure qui divise. Seuls les diamants de l’ouest du pays sont exemptés de cette mesure. Là encore c’est une mesure qui est susceptible de créer des frustrations au sein de la population de cette partie de la RCA. A Bria, N’Délé, Sam Ouandja, les artisans miniers et les collecteurs s’indignent contre les autorités et la classe politique qui ont accepté ce dictat des occidentaux. Ces derniers se sentent abandonnés par la république qui a accepté ce principe de division orchestré par l’étranger et crient à l’injustice.

Les centrafricains de Bangui se mobilisent en masse pour s’inscrire depuis une semaine, mais en l’absence d’un fichier fiable, la communauté internationale notamment la France risque de faire la promotion d’une fraude à grande échelle en faveur d’un candidat non plébiscité. Les conséquences seront alors fâcheuses pour ce pays instable en quête d’identité patriotique.

La transition continue d’enrichir ses acteurs qui baignent dans le système politique de la RCA depuis plusieurs décennies. Pour sortir la RCA de la misère, les trois têtes de l’exécutif doivent être maintenues au nom de la stabilité.

Un gouvernement restreint de 15 membres triés sur la base de leurs compétences et de leur probité avec une feuille de route bien définie s’avère nécessaire afin de poser les bases du renouveau de ce pays.

Enfin, la transition centrafricaine doit suivre l’exemple de celle du Burkina en prenant des nouvelles mesures pour lutter contre la corruption et l’impunité qui sont devenues les principales caractéristiques de la RCA.

Wilfried Maurice SEBIRO
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