Sur le marché de la ville de Moyenne Sido, les produits agricoles sont rares et chers. La population importe le manioc et l’arachide, de la sous-préfecture de Kabo, localité située à 61 kilomètres de la ville de Moyenne Sido. Ce manque de vivres est lié à la dévastation des champs par les bétails et la prolongation de la durée de la sécheresse dans la région.
Le conflit entre les agriculteurs et les éleveurs de la ville de Moyenne Sido, a réduit sensiblement la production agricole. Cette rareté de produits agricoles dans la ville, est liée à la sècheresse et à l’insécurité. Le prix de la petite cuvette de manioc sur le marché varie entre 2500 et 3000 FCFA, l’arachide de 3000 à 5000 FCFA.
« Nous ne pouvons pas cultiver en ce moment, parce que, les éleveurs font paitre leurs bétails dans les champs des habitants. Ils accompagnent leurs bétails avec des fusils de tous les calibres » a relevé Jérôme Kadé, agriculteur à Sido.
« J’ai été victime de ce désastre perpétré par les bœufs appartenant à un peulh. J’avais planté des gougeons de manioc sur une large étendue. Le lendemain matin, je me suis retrouvé avec des bœufs dans le champ en train de détruire. Lorsque j’ai tenté de m’opposer, ce dernier a fait des tirs de sommation afin de me faire taire », a déploré ce cultivateur.
Plusieurs personnes ont vu leurs produits agricoles saccager par des bœufs qui ont été guidés par des éleveurs, a ajouté la même source.
Moussa Ibrahim, maire de la commune de Moyenne Sido, a témoigné que la population de la ville souffre de la faim en ce moment, suite à cette situation. « Il est vrai, les bétails ont détruit des produits agricoles. Nous importons du riz, du manioc, du maïs, des arachides, parce que la population avait fui les hostilités pour se réfugier dans les contrées lointaines », a témoigné le maire.
Il a ajouté que la sécheresse est aussi l’une des raisons de cette situation. « Il pleut rarement et les semences sont asséchées. Le sol chauffe et devienne aride et improductif. Les agriculteurs ne peuvent pas aller au-delà pour cultiver de peur d’être victimes des agressions des éleveurs armés », a expliqué l’autorité municipale.
L’insécurité, la sècheresse et la dévastation des champs par les bétails guidés par des éleveurs et la fermeture de la frontière tchadienne, rendent difficile la vie de la population de Moyenne Sido.