Le recensement sera plus long que prévu et les élections repoussées au 1er trimestre 2016. Il faut que ces élections couvrent la totalité du territoire, aucune portion du territoire ne doit échapper à ces élections qui relèvent de l’autodétermination et du droit de l’existence de notre peuple.
Cette consultation électorale, les enjeux doivent dépasser de beaucoup les dimensions démographiques ou topographiques de notre pays. Et cela parce qu’elle est à l’origine de cette crise qui a fait éclabousser notre Etat.
Les centrafricains doivent se donner le droit de vote et chacun doit s’incliner devant le civisme allègre des citoyens qui de leur vote doit établir un Etat de droit et respectueux des principes essentiels qui font une démocratie, acceptée et ayant une signification pour tous.
Ce n’est pas pour la première fois que nous organisons des élections dans ce pays. Mais ces élections-ci seront plus différentes que les précédentes. Ces élections, c’est pour la construction d’un Etat de droit et le développement. Ces élections répondent au besoin d’ordre et d’autorité qui, dans l’histoire est toujours apparu après le chaos provoqué par cette crise.
Le recensement révèle être l’acte fondamental sans lequel les élections ne seront pas possibles. Aujourd’hui, nous entendons dire sur les ondes que les hommes politiques devraient arpenter les rues du pays et crier à leurs militants de s’inscrire sur la liste électorale. Ce qu’ils font déjà par leur passage dans les quartiers et qu’ils n’ont pas de leçons à recevoir de l’ANE.
Si l’A.N.E. elle-même n’a pas pu sillonner les rues de Bangui ni celles des provinces, comment pourra-t-elle demander aux politiques de le faire, alors que, elle qui a le mandat de l’Etat ne le fait rien. C’est de l’incompétence, quand on échoue, on porte soi-même le chapeau de son échec.
Nous disons, le recensement prendra du temps nécessaire. Ce chronogramme lapidaire de l’ANE n’a pas tenu compte malheureusement de la propre incompétence de l’ANE. Sachant qu’elle manque de capacité d’analyse stratégique du sujet qu’elle traite. Des bureaucrates qui pensent donner des ordres et que tout se fait. La grève des agents de recensements est révélatrice d’une organisation incompétente qui utilise les jeunes et tire profit.
Tout est parti de l’échec de l’organisation. La question, à se poser, comment réussir une telle mission dans des conditions défavorables que celles-ci. Quels sont les acteurs non formels mais capables d’aider à la réalisation des objectifs fixés. C’est en ces termes que nous voyons apparaitre les personnes suivantes hors ANE : d’abord, les chefs de villages et de quartiers, les responsables des églises, les associations civiles et bien sûr les politiques qui sont déjà en pré-campagne et qui diffusent déjà l’information auprès des électeurs.
L’arrière-pays n’est pas prêt pour boucler le recensement électoral. Il y a l’insécurité et un besoin énorme de transport et de communication. Voilà qui amène à dire, que le recensement électoral va durer et doit couvrir tout le territoire.
Robert ENZA, Entrepreneur politique