Bangui - Deux casques bleus de la Minusca ont été "grièvement blessés" dans un accrochage avec des hommes armés dans l’ouest de la Centrafrique, près de la frontière camerounaise, a-t-on appris mercredi auprès de la gendarmerie locale.
"Deux soldats onusiens du Bangladesh escortant des véhicules en direction de la frontière avec le Cameroun ont été grièvement blessés lundi dans des heurts survenus à Béloko entre eux et des hommes armés non identifiés", a déclaré un officier de la gendarmerie, sous couvert d’anonymat.
"On ignore dans quelles circonstances exactes ces heurts ont éclaté.Selon certains témoins, il s’agissait d’un groupe d’individus armés (...) qui ont ouvert le feu sur les soldats onusiens, entrainant la riposte de ces derniers", a-t-il poursuivi.
Selon une source proche des forces internationales, "les deux blessés ont été transférés à Bangui par hélicoptère où ils sont soignés".
Par ailleurs, "des éléments camerounais de la force onusienne ont été déployés dans la zone pour sécuriser les véhicules en partance de Bangui pour la frontière camerounaise", a ajouté cette source.
Les camionneurs centrafricains et camerounais desservant le corridor Bangui-Garoua-Boulaï (Cameroun) avaient arrêté le trafic la semaine dernière pour protester contre les exactions des groupes armés malgré les escortes fournies par le contingent onusien.
Le trafic avait finalement repris le week-end dernier après des discussions avec les autorités.
Principale voie terrestre reliant Bangui au port camerounais de Douala, la route Bangui-Garoua-Boulaï est essentielle pour les importations de la Centrafrique, pays enclavé.
Le renversement en mars 2013 du président centrafricain François Bozizé par une rébellion à dominante musulmane, la Séléka, avait plongé cette ex-colonie française dans la plus grave crise de son histoire depuis son indépendance en 1960, déclenchant des tueries de masse entre communautés musulmanes et chrétiennes.
Si la capitale connait un certain retour au calme depuis des mois, en province de nombreuses "zones grises" restent en proie aux groupes armés et au banditisme, en dehors de tout contrôle de l’administration centrale.