Bangui, l’ancien premier ministre et député de Damara, le professeur Faustin Arcange Touadera s’apprête à déclarer sa candidature a-t-on appris d’une source proche de la jeunesse de son parti le KNK. Absent du paysage politique depuis le coup d’État du 24 mars, le professeur était présent au dernier meeting du parti travailliste à Boyrabé qui avait regroupé plus de 20 mille personnes.
Alors que la jeunesse du KNK et plusieurs militants sont favorables à sa candidature au nom du parti KNK, le professeur Touadera pourrait partir à la présidentielle comme un candidat indépendant. En effet l’actuel Secrétaire général du parti M. Bertin Bea et quelques caciques du KNK continuent de jeter leur dévolu sur l’ancien président François Bozizé qui est poursuivi par la justice internationale.
En attendant qu’il soit désigné comme un candidat de substitution au cas où Bozizé n’irait pas, l’ancien premier ministre Touadera est plus que jamais déterminé à aller à la présidentielle. L’ancien député de Damara veut s’appuyer sur sa stature d’universitaire et pédagogue, d’homme d’Etat, sa loyauté et son intégrité pour convaincre ses compatriotes à faire un vote utile en sa faveur.
D’ailleurs le bilan de Faustin Arcange Touadera parle de lui-même : En matière de la politique internationale, grâce à une diplomatie active, et la bonne gouvernance, son gouvernement avait de bonnes relations avec les partenaires au développement.
Sur le plan national, plusieurs actions ont été posées pour le bien être de la RCA et de tous les centrafricains par le gouvernement du professeur Arcange Faustin Touadera. C’est notamment le cas de la bancarisation des salaires des fonctionnaires et de la bancarisation de toutes les recettes de l’État, transformée aujourd’hui à la « bancorisation ».
Autres bilans positifs de l’ex PM Touadera, le déblocage total et le paiement des salaires des fonctionnaires, des pensions et des bourses à terme échu. Toujours sur le plan financier, l’assainissement des finances publiques permettait au gouvernement Touadera le paiement dans un délai raisonnable les producteurs du café, du coton et des autres produits de rente.
Sous le gouvernement de Touadera, les concours d’accès aux formations professionnelles étaient régulièrement organisés. C’est le cas du concours d’entrée à l’ESFOA( école des officiers) et de l’école nationale de la police.
Sur le plan de l’industrie des mines et de l’amélioration du climat des affaires, le gouvernement de FAT avait créé plusieurs entreprises dont la SONATU(Société National de Transport Urbain). La cimenterie de Nzila était quasi opérationnelle et la RCA s’apprêtait à produire pour la première fois de son histoire son ciment lorsque le régime de Bozizé tombait. A noter également l’exploration du pétrole par une société chinoise dans la Vakaga qui est l’une des origines de la crise qui continue de secouer la RCA.
Les centrafricains ont tous en mémoire que la majorité des anciens premiers ministres qui sont candidats à cette présidentielle de tous les dangers ont tous été plongés dans des affaires sordides, des détournements ou ont érigé le clanisme, le népotisme et la gabegie en mode de gouvernement.
Originaire de Damara, issu de l’ethnie ngbakamandja très minoritaire en RCA, le microcosme centrafricain affirme régulièrement qu’il est l’une des rares autorités centrafricaines à privilégier les compétences aux clans lorsqu’il fut premier ministre.
Ce bilan suffit-il à faire de FAT président de la République ? Rien n’est moins sûr, le candidat doit maintenant sortir de l’ombre et s’affirmer comme un homme de poigne, un vrai défenseur des valeurs identitaires et républicaines à l’heure où les centrafricains considèrent leurs leaders comme des valets des occidentaux qui ont une part de responsabilité dans la déliquescence de leur pays.
Wilfried Maurice SEBIRO