Le Coordonnateur humanitaire de l'ONU en République centrafricaine, Aurélien Agbénonci, s'est dit mardi préoccupé par la situation sécuritaire toujours très volatile dans une grande partie du pays et par l'augmentation des attaques visant des travailleurs humanitaires.
« Bien qu'il y ait une amélioration relative, la situation sécuritaire dans de nombreuses parties du pays reste très volatile en raison de la criminalité et des affrontements entre groupes armés rivaux », a dit M. Agbénonci, dans une déclaration à la presse. Il a toutefois noté un retour spontané des personnes déplacées et des réfugiés dans les zones pacifiées.
Plus de 368.800 personnes sont déplacées à l'intérieur du pays et environ 460.000 autres dans les pays voisins. Ces chiffres fluctuent en raison de nouveaux déplacements continus, alimentés par l'insécurité persistante dans plusieurs localités du pays.
Plus de 2,7 millions de personnes sur un total de 4,6 millions en République centrafricaine ont besoin d'une assistance humanitaire, notamment en abris, en nourriture, en eau et assainissement, en soins de santé de base, en éducation et en protection.
Le Coordonnateur humanitaire s'est dit fortement choqué par les nouvelles violences dans le quartier de PK5, à Bangui, qui ont causé la mort d'un Casque Bleu et fait plusieurs blessés le 2 août.
« Cette tension a entraîné de nouveaux déplacements avec environ 126 ménages sur le site de l'aéroport Mpoko mais aussi des mouvements de femmes et des enfants vers le site Castors », a dit M. Agbénonci, qui a appelé toutes les parties impliquées à respecter les droits des citoyens et l'accès à l'assistance humanitaire et à poursuivre les efforts pour le retour volontaire.
Il s'est dit aussi préoccupé par les attaques contre les travailleurs humanitaires qui ont augmenté dans le pays. La dernière en date est celle perpétrée contre un camion de vivres du Programme alimentaire mondial (PAM) le 18 juillet, à 20 km de Baboua, qui a mortellement touché le chauffeur.
« Ces attaques entravent gravement l'assistance humanitaire, perturbent l'accès humanitaire en empêchant d'atteindre les populations affectées », a-t-il déclaré. « Je demande à tous de nous faciliter l'accès aux personnes qui ont besoin de notre aide, notamment en permettant la circulation sans entrave du personnel et des véhicules des organisations humanitaires ».