NEW YORK -- La situation en République centrafricaine a connu ces derniers mois une évolution positive marquée par des progrès au niveau politique et une amélioration de la situation sécuritaire, a déclaré mercredi le représentant spécial du secrétaire général de l'ONU dans ce pays, Babacar Gaye.
Les avancées enregistrées dans le processus politique notamment à la faveur du Forum de Bangui et du déploiement de la Mission des Nations Unies en République centrafricaine (MINUSCA) dans près de 40 localités "ont contribué à l'amélioration de la situation sécuritaire qui reste toutefois fragile", a indiqué M. Gaye lors d'un exposé devant le Conseil de sécurité.
Selon lui, cette amélioration a permis des retours de déplacés internes et une reprise de l'activité économique. Ces mouvements de retour ont notamment eu lieu dans les localités où la MINUSCA est déployée.
"Cependant, de nombreuses parties du territoire demeurent affectées par les exactions de bandes ou groupes armés", a-t-i souligné. La MINUSCA est ainsi fréquemment informée d'actions de harcèlement, de racket, de détention arbitraire ou de violations graves des droits de l'Homme.
Il a jugé préoccupante l'augmentation récente d'incidents violents sur l'axe principal qui relie la capitale Bangui au Cameroun, dans l'ouest du pays.
Depuis mai dernier, trois Casques bleus ont été blessés dans cette zone, et le 18 juillet des hommes armés ont tiré sur un véhicule du Programme alimentaire mondial (PAM) escorté par la MINUSCA, tuant un conducteur camerounais.
À Bangui, la capitale, la sécurité s'améliore progressivement avec un retour graduel de personnes déplacées dans divers quartiers de la capitale.
Le représentant spécial a rappelé que la situation humanitaire dans l'ensemble du pays restait difficile avec plus de 2,7 millions de personnes ayant besoin d'assistance, 450.000 réfugiés dans les pays voisins et près de 400.000 personnes déplacées à l'intérieur du pays.
"La République centrafricaine est à la croisée des chemins, les étapes à venir sont difficiles car elles nécessitent du dépassement de la part des leaders, du pardon de la part de la population et de la justice au bénéfice de tous", a conclu M. Gaye, appelant la communauté internationale à continuer de soutenir le pays.