L'ex-président centrafricain François Bozizé, renversé en mars 2013 par une rébellion, a été investi candidat à la présidentielle d'octobre par son parti, le Kwa Na Kwa (KNK), a annoncé samedi à l'AFP son secrétaire général, Bertin Béa.
Le congrès du KNK s'est déroulé à Bangui vendredi en l'absence de l'ancien président de 69 ans, qui vit en exil depuis son renversement, même s'il avait fait passer un message à ses sympathisants insistant sur la cohésion nationale.
"Nous voulons que Bozizé revienne défendre les couleurs du KNK. Car nous croyons qu'avec lui, nous allons gagner cette présidentielle", a déclaré Bertin Béa, soulignant que "c'est la première fois dans l'histoire" de la Centrafrique qu'il y a "près de 100 candidats à la présidentielle".
"Tout est mis en oeuvre pour barrer la route au président François Bozizé. Certains veulent l'empêcher d'être candidat, en le rendant inéligible. Or, aucune instance judiciaire, ni aucun magistrat n'a décidé à ce jour, que le président François Bozizé a perdu tous ses droits civiques, il n'est pas en prison", a ajouté M. Béa.
"Présentement il vit entre le Kenya et l'Ouganda, ce qui prouve bien qu'il peut rentrer dans son pays", selon le secrétaire général du KNK.
Plusieurs dizaines de personnalités se sont déjà déclarées candidates à la présidentielle dont le premier tour a été fixé au 18 octobre par les autorités de la transition. Un éventuel second tour est prévu le 22 novembre.
Le général François Bozizé, avait pris le pouvoir par la force en 2003, et fut renversé 10 ans plus tard, le 24 mars 2013, par une rébellion à dominante musulmane venue du nord, la Séléka, plongeant le pays dans la plus grave crise de son histoire depuis son indépendance en 1960.
En réaction, des milices majoritairement chrétiennes anti-balaka se sont créées, commettant à leur tour de nombreuses exactions contre les civils et ouvrant la voie à des tueries de masse entre communautés musulmanes et chrétiennes.
Les autorités de transition mises en place lorsque la Séléka a été chassée du pouvoir par une intervention militaire française et internationale début 2014, peinent à relever ce pays déjà meurtri par des années de troubles et rébellions.
M. Bozizé, ainsi que plusieurs chefs rebelles, est sous le coup de sanctions onusiennes pour le soutien apporté aux milices anti-balaka durant les violences.