Centrafrique : l’ex-président François Bozizé prépare-t-il son retour ?

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Publié le mercredi 12 aout 2015 | Afrik.com

© AFP par DR
François Bozizé, ancien président

Le parti politique centrafricain, Kwa na Kwa, a annoncé, ce mardi 11 août 2015 le retour imminent de François Bozizé, ancien Président de la Centrafrique, qui avait été renversé du pouvoir par un coup d’Etat militaire le 24 mars 2013.

L’ex-Président de la Centrafrique, François Bozizé, reviendra au pays après son exil, il y a deux ans, à la suite d’un coup d’Etat militaire, en 2013. Selon le chef du parti politique Kwa Na Kwa (Le travail rien que le travail) auquel appartenait le Président déchu, François Bozizé, fera son retour avec comme objectif principal de prendre part aux élections présidentielles qui auront lieu le 18 octobre 2015.

Le chef du parti Kwa Na Kwa s’explique sur le retour de l’ex-homme fort de Bangui. « Aucune campagne électorale ne peut être menée à distance, donc François Bozizé reviendra au pays et nous ferons tout ce que nous pourrons pour assurer son retour », explique Martin Bea dans la presse. Ce dernier, qui a dirigé le congrès du parti vendredi, a fait savoir qu’il s’entretient régulièrement avec l’ex-Président.

Le retour de Bozizé a aussi été annoncé par Faustin Archange, ex-Premier ministre de la Centrafrique. Selon ce dernier, l’ex-Président reviendra bien au pays même si, pour le moment, rien ne peut confirmer cette éventualité. Déjà, son entourage souligne l’importance de veiller à la sécurité de l’ex-Président. Toutefois, un retour reste difficile à envisager compte tenu du chaos qui a précédé sa chute du pouvoir en 2013.

Le retour de François Bozizé risque de semer le trouble dans le pays car le gouvernement de Michel Djotodia qui lui a succédé avait émis un mandat d’arrêt international, accusant l’ancien Président de crimes de guerre, de crimes contre l’humanité et d’incitation au génocide. François Bozizé est interdit de voyager et d’effectuer des transactions bancaires par l’Organisation des Nations Unies (ONU).

« Un pays très fragile »

Pour rappel, François Bozizé a été renversé du pouvoir après dix ans de règne par des milliers de combattants appartenant à la coalition rebelle appelée seleka. Ces derniers protestaient contre le refus de l’ex-Président de signer un accord de paix avec la rébellion. Face à la montée en puissance des groupes rebelles qui ont fini par gagner la capitale en quelques jours, François Bozizé sera contraint de fuir vers le Cameroun voisin, avant de se retrouver en Ouganda et au Kenya.

Sa chute conduira à une dichotomie de la Centrafrique minée par une guerre religieuse entre les partisans de la seleka (musulmans) et la milice chrétienne (anti-balaka). Des dizaines de millions de musulmans seront forcés à quitter le sud du pays pour échapper au lynchage. Pour stabiliser la Centrafrique et éviter une guerre civile, les Nations Unis enverront 12 000 Casques bleus. Depuis, la situation connaît une certaine accalmie, mais une recrudescence de la violence est toujours à prévoir.