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Clause de l’inéligibilité : la communauté internationale provoque le verdict de Catherine Samba-Panza
Publié le mercredi 12 aout 2015  |  Centrafrique Libre
Conférence
© AFP par EMMANUEL DUNAND
Conférence de presse de la présidente par intérim Catherine Samba-Panza à l`occasion de la conférence des bailleurs de fonds de la Centrafrique à Bruxelles
Mardi 26 mai 2015. Bruxelles
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La République Centrafricaine se prépare à des élections législatives et présidentielle d’ici un mois et demi. La question de l’inéligibilité des acteurs de la transition n’arrête pas d’être en trame des déclarations surtout de ceux qui sont directement touchés par la fameuse règle de l’inéligibilité, la communauté internationale et certaines chancelleries occidentales.

Nicolas Tiangaye, Joseph Bendounga et Crépin Mboli-Goumba sont les principaux sinon ceux sur qui l’opinion estime être sous l’emprise de la règle de l’inéligibilité des acteurs de la transition car ayant servi respectivement comme Premier Ministre du régime de transition d’abord de François Bozizé puis de Michel Djotodia, Ministre Délégué à l’Elevage et le Ministre d’Etat aux Travaux Publics et à l’Equipement du gouvernement de transition de l’ex-Séléka. Contrairement au président du PATRIE, Me Nicolas Tiangaye et Joseph Bendounga de MDREC ne sont pas loquaces sur la question multipliant les déclarations pour prouver que la Charte Constitutionnelle de transition n’a pas été respectée en ce qui concerne la clause d’inéligibilité qui prévoit que le Premier Ministre reste en fonction jusqu’aux élections. Me Nicolas Tiangaye est allé loin en montrant le fondement de la règle d’inéligibilité des acteurs, édictée lors de l’Accord Politique de Libreville pour éviter que les autorités de la transition n’utilisent les moyens de l’Etat à des fins électoralistes et électorales. Dans le cas du leader de MDREC, l’on se souvient encore de ses violentes altercations avec l’Ambassadeur de France en Centrafrique, Charles Malinas et le Chargé d’Affaires des Etats-Unis en Centrafrique, David Brown, qu’il qualifie respectivement de vouloir l’écarter des élections et de la non maitrise du sens des articles de la Charte Constitutionnelle de la Transition. La question ne semble pas trop préoccupée le président du Parti Africaine pour la Transformation Radicale et l’Intégration des Etats (PATRIE), même si il a décidé de briser le silence au début de ce mois à travers la publication d’une déclaration relative à l’interprétation d’ l’Article 106 de la Charte Constitutionnelle de transition ;

Pour montrer qu’ils sont en avance sur la compréhension de la clause de l’inéligibilité des acteurs de la transition, les trois personnalités se sont déclarées candidates à la prochaine élection présidentielle. En attendant la position de la Cour Constitutionnelle de Transition sur la recevabilité des candidatures de ces dernières à la prochaine élection présidentielle, la communauté internationale ne tourne pas autour du pot. De Malinas en passant par David Brown pour les autres membres de la communauté internationale, le discours est unique et aucun variable ne se fait voir. A l’approche de ces fameuses élections de 2015, considérées à raison comme étant des scrutins de sortie de crise, la communauté internationale tire sur la sonnette d’alarme et appelle cette fois la présidente de la transition et son Premier Ministre à faire preuve de réalisme en faisant respecter la clause de l’inéligibilité des acteurs de la transition. Telle est la position tenue lors de la dernière et 8ème Réunion du Groupe International de Contact sur la Centrafrique, tenue à Addis Abeba le 27 juillet dernier.

« Les participants ont lancé un appel aux autorités de la transition afin qu’elles garantissent le respect de la Charte constitutionnelle de transition, notamment sur la question de l’inéligibilité des acteurs politiques ayant géré la transition. A cet égard, ils ont souligné que la communauté internationale est attentive au respect par la classe politique centrafricaine des engagements pris dans le cadre des Accords de Libreville de janvier 2013, et que tout doit être mis en œuvre pour que le référendum en vue de l’adoption d’une nouvelle Constitution ne soit pas instrumentalisé par des acteurs politiques pour revenir sur la clause d’inéligibilité contenue dans la Charte Constitutionnelle », découvre-t-on au point 11 des Conclusions desdites assises.

Si le franc parler de la communauté internationale étonne sur la question de l’inéligibilité des acteurs de la transition, la communauté internationale qui adulait Me Nicolas Tiangaye au détriment de son président Michel Djotodia, l’apathie de la classe politique centrafricaine se révèle surprenante. Ses tribunes notamment celle de l’Organisation des Nations Unies, les palais comme l’Elysée avaient de la peine à ouvrir leurs portes au célébrissime patron et leader principal de l’ex-Séléka. Mais Tiangaye pouvait les frôler et les sillonner à satiété. Il s’agit d’une rare situation où les partis politiques, au nom certainement d’une solidarité corporatiste, refusent de donner leur position toute haute. Mais en coulisse, une certaine frange… adhère à la position de la communauté internationale qui voudrait que les personnalités politiques ayant pris part à la gestion de la transition ne puissent pas être candidates aux prochaines élections en Centrafrique.

A vrai dire, la présidente de la transition et son premier ministre semblent plonger dans un silence incompréhensible. Sur la question de la clause de l’inéligibilité des acteurs de la transition, aucune réaction n’a été enregistrée de leur part. Si jusque-là ce mutisme ne gène personne, bientôt il faudrait de leur part une prise de position claire. Car avant tout l’avenir de la République Centrafricaine dépend de ses dirigeants.

Naïm-Kaélin ZAMANE
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