Derrière La tragédie du Roi Christophe, nous avons l’image et le symbolisme d’un pouvoir royal disposé à faire régner la paix, à faire travailler l’Homme afin qu’il accomplisse sa mission sa mission sur terre et se réalise. Pousser les citoyens vers le travail, seule voix de la libération de l’Homme : voilà l’ambition, pour certains démesurée de Roi Christophe. Malgré la volonté de Sa Majesté le Roi Christophe, fondé bien entendu sur la force, le but qu’il a voulu poursuivre ne sera jamais atteint.
La République Centrafricaine, ce ventre mou de l’Afrique, comptant à peu près 4, 5 millions d’habitants décide enfin d’organiser des élections dites de sortie de crise. L’Autorité Nationale des Elections, bien qu’envahie par des Experts internationaux de tout bord publia le 19 juin 2015 le Chronogramme électoral fixant le recensement électoral du 27 juin au 27 juillet 2015, la consultation référendaire au 03 septembre, le premier tour des élections au 18 octobre et le probable second au 22 octobre.
Mais d’ores et déjà non seulement le score s’annonce serré mais aussi le nombre des candidats déjà annoncés suscite plusieurs inquiétudes. Sommes-nous en train d’aller vers des élections des Centrafricains ou du Centrafricain ? En l’espace de deux ans, le nombre des candidatures enregistrées pousse à réfléchir au point que le Centrafricain pose une et mille questions sur la compréhension que les uns et les autres se font du pouvoir de l’Etat, de la gestion de la chose publique mais surtout du sens profond de l’autorité.
Dans cette armada de candidatures composées à majorité d’anciens fonctionnaires de l’Etat, de ministre et de premiers ministres, il y a une réelle inquiétude quant aux bénéfices que ceux-ci tirent de leur passage. Cette panoplie de candidatures, loin de réjouir le peuple centrafricain ne devrait que l’accabler. Qui choisir ? Qui sanctionner ? Qui museler et qui plébisciter ? La chance des descendants de Boganda c’est d’avoir des candidats aux résultats de gestion déjà connus, des candidats dont les empreintes sont visibles sur le retard ou le développement de la République Centrafricaine. Ceci rend la décision à première vue facile. S’il est vrai que l’Homme n’est pasmuable et que la théorie du devenir sous tend l’approche de certains penseurs qui ont eu à se pencher sur la nature humaine, il n’en demeure pas moins vrai le changement est un acte limité dans le temps. Si après tel nombre d’années l’on n’a pas pu faire ceci ou cela, c’est au crépuscule de sa vie que nous le ferons ?
La liberté de choix laissée aux Centrafricains n’a de sens que si le choix est responsable, transcendantal et objectif.
Bienvenues alors à ces élections de toutes les surprises.
Mister