Après une série d’accusations d’abus sexuels contre des enfants commis par des Casques bleus, le chef de la mission de l’ONU en Centrafrique, Babacar Gaye, originaire du Sénégal, a été contraint de démissionner.
Officiellement, c’est une démission. Mais le terme exact est limogeage ! Le diplomate sénégalais Babacar Gaye, 64 ans, chef de la mission de l’ONU en Centrafrique a été contraint de rendre sa démission, ce mercredi 12 août 2015, suite à la série d’accusations d’abus sexuels contre des enfants commis par des Casques bleus dans le pays.
Le diplomate sénégalais Babacar Gaye « a remis sa démission à ma demande », a déclaré le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, à des journalistes à New York. « Il m’est impossible de mettre en mot la colère, le tourment et la honte que je ressens après ces accusations récurrentes au fil des années d’exploitation sexuelle et d’abus commis par des forces onusiennes », a assuré Ban Ki-moon. « Je ne tolérerai aucun agissement de ceux qui remplacent la confiance par la peur (...) assez, c’est assez », a fustigé le secrétaire général des Nations Unies.
Cette annonce intervient au lendemain de l’ouverture d’une enquête sur des accusations de viol contre une fillette et de l’homicide d’un adolescent de 16 ans et de son père qui auraient été commis par des Casques bleus au cours d’une opération armée dans la capitale centrafricaine, début août. Au moins cinq personnes, dont un Casque bleu, avaient été tués et des dizaines blessés pendant cette opération qui s’est déroulée les 2 et 3 août, et visait à arrêter un ancien chef de l’ex-rébellion séléka dans l’enclave musulmane du PK5, à Bangui.
De son côté, Paris aussi mène une enquête dans une affaire similaire concernant des accusations de viols commis par des soldats français sur des enfants en Centrafrique, entre décembre 2013 et juin 2014. Ces accusations visent notamment 14 soldats français qui faisaient partie de l’opération Sangaris déployée par la France en Centrafrique pour rétablir l’ordre. L’ONU a aussi annoncé la nomination d’une commission indépendante pour enquêter sur la façon dont les Nations Unies ont géré ces affaires, après des critiques pointant du doigt la lenteur de sa réaction sur le dossier.
Depuis la chute de François Bozizé, le chaos règne toujours en Centrafrique malgré la présence des troupes françaises et onusiennes. La violence et l’insécurité sont toujours de mise dans le pays. Et toutes ces affaires de viols, dont les soldats sont accusés, embarrassent de plus en plus l’ONU et Paris.