La République Centrafricaine a connu une période sombre de son histoire il y’a plus de deux ans qui plus est, a failli mettre a péril l’unité du pays. Cette période a mis à rude épreuve la cohésion sociale semble être jeté dans l’oubliette par ceux qui sont censés conduire le pays vers une sortie honorable a travers les élections libres et transparentes. Le processus électoral est-il respecté par l’Agence Nationale des Elections (ANE) ? Il faut noter que les tensions électorales prennent souvent des dimensions exacerbées, au risque de se dégénérer au conflit postélectoral. Les élections sont un mécanisme irremplaçable à ce jour de participation aux choix des dirigeants, un droit fondamental et jouent un rôle essentiel dans l’institutionnalisation d’un pouvoir légitime. C’est un moment de mobilisation des acteurs politiques, des membres de la société civile et aussi de manifestation de la recevabilité des dirigeants à l’égard des citoyens.
A cet effet, le risque d’instabilité lié aux élections reste visible dans ce pays ou les armes sont encore les mains des nombreuses personnes. Le risque de violence va plonger la Centrafrique dans l’abime à l’état de la situation que traverse le pays. Le risque d’un nouveau soubresaut serait réduit si dans les cas ou un accord politique inclusif serait trouvé, notamment la mise en place d’un système électoral ouvert permettant une représentation élargie, une reconnaissance de la diversité.
L’Agence Nationale des Elections présidée par KOMBO YAYA est seul maitre à bord dans le processus électoral en ce moment en Centrafrique. Cette agence chargée de la gestion des élections ignore le dialogue inclusif à tous les niveaux pour stabiliser ce processus. Ce dialogue nécessaire dans cette période ne peut se limiter qu’aux acteurs politiques, il doit prendre compte la société civile, les leaders d’opinion, les religieux, mais aussi ceux du secteur privé. C’est autour d’un accord que les différentes forces vives de la nation peuvent organiser en toute sureté leurs activités, construire la confiance et structurer pacifiquement leur rivalité dans le processus électoral. Un consensus national doit prévaloir un cadre de concertation sinon il y a risque d’accepter une défaite électorale. Le processus électoral, lorsqu’il est géré de manière libre équitable et transparente, contribue à la pacification et à la stabilité des systèmes démocratiques. Il peut aider à la prévention ou à la résolution des conflits à mettre fin à la guerre et à l’instabilité que traverse notre cher et beau pays.
Des élections bien gérées peuvent offrir une occasion de décompression des tensions sociales. Des élections bien gérées peuvent également constituer une alternative au conflit et à la guerre. Elles constituent un facteur de cessation des hostilités entre les belligérants. Les élections, lorsqu’elles sont correctement gérées, concourent à la résolution pacifique des conflits pour plusieurs raisons. Premièrement, parce que les élections font partie des dispositions contenues dans les accords de paix, les belligérants sont obligés de déposer les armes afin d’y participer. Deuxièmement, le fait d’obtenir de toutes des factions qu’elles participent à un processus électoral crédible contribue à la création ou au renforcement de l’esprit de dialogue chez les uns et les autres. Troisièmement, pour en tenir à ces exemples là, des élections bien organisées sont censées préparer le terrain pour la mise en œuvre d’un processus de réconciliation dans un environnement post-conflit.
La crédibilité des élections, en plus des autres conditions sont nécessaires pour l’établissement de la paix. Elles font partie des facteurs qui incitent les acteurs de conflits à modifier leurs choix, leurs options ou leurs préférences .Partout où les conditions sont réunies pour la tenue d’élections libres, équitables et transparentes, il est possible d’engager les parties en conflit dans un processus de paix. Dans un environnement d’après- crise comme le cas de la Centrafrique, sans être la panacée, la tenue d’élections libres et transparentes est considérée comme l’un des signes d’espoir de renforcement de la paix et d’établissement d’une démocratie consolidée. La violence ou le conflit ne découle pas du processus électoral, mais de la mauvaise gestion dudit processus.
De ce qui précède, il est fortement recommandé et souhaité qu’une concertation avec toutes les forces vives de la nation soit tenue avec l’Agence Nationale des Elections afin d’éviter a la Centrafrique les violences post -électorales. Il y’a déjà eu trop du sang qui a coulé, soyons responsables pour une fois.