Comme un parfum odorant, on sentait au loin la candidature de Karim Meckassoua aux prochaines scrutins présidentiels. On pourrait allégoriser cette candidature au modus operandi de la chouette qu’illustre Hegel dans les principes de la Philosophie du Droit. En parcourant ce chef-d’œuvre de Hegel, on constate d’emblée la perspicacité et l’habileté de l’oiseau de minerve. C’est d’ailleurs à ce titre que Hegel explique que La chouette prend son envol au crépuscule, lorsque l’agitation de la journée retombe. Il en va de même pour la philosophie, qui arrive toujours tard lorsque d’autres formes de culture se sont déjà développées. S’il faut paraphraser les idées de Hegel, on serait tenter de dire que le candidat Karim Meckassoua a pris son envol politique à la tombée de la nuit telle une chouette. Pour mieux cerner la candidature de cet illustre personnage dont le silence « assourdissant » faisait trembler plus d’un, suivez de très loin notre regard.
Sitôt nommé Directeur de Cabinet du défunt premier ministre Ngoupandé sous le régime du défunt président Patassé, Karim Meckassoua commença dès l’abord à implanter le virus de la rupture politique dans l’administration centrafricaine et l’environnement sociétal. Il soutenait à tour de bras plusieurs mouvements associatifs tant à Bangui que dans l’arrière pays. Aussi, il marquait son passage un peu partout par le culte de l’excellence et de l’efficacité. A entendre ses proches collaborateurs et un de ses anciens gardes du corps, Karim Meckassoua a en horreur la gabegie, les détournements de deniers publics, le clanisme, le clientélisme, l’affairisme, le népotisme et la médiocrité qui n’ont jamais eu droit de cité autour de lui. Outre cela, il travaillait en sourdine avec plusieurs partis politiques. Toutes les personnes qui le connaissent de près, savent qu’il est en compagne présidentielle depuis 1997. Ce fin stratège a su réseauter en un temps record presque toutes les organisations non gouvernementales de Centrafrique qui œuvrent sur le terrain depuis des années. Cet homme au carnet d’adresse aussi long que le bras et hyper riche, travaille également en catimini avec de nombreuses personnalités, des fonctionnaires, des salariés, des chômeurs et des diplômés sans emploi. Selon un Conseiller de Dame Cathy qui s’est confié à nous sous couvert d’anonymat « La force de Karim Meckassoua provient de sa placidité et sa capacité à être constamment à l’écoute de ses concitoyens afin de répondre de façon adaptée à leurs aspirations ». De fil en aiguille, cet homme discret sur le plan national mais hyper médiatisé sur la scène internationale a utilisé la stratégie de la fourmi pour conquérir le cœur des Centrafricains d’en bas et ceux d’en dessous. Le seul hic à l’heure actuelle est que ces adversaires politiques surfent sur son appartenance à la confession musulmane pour déverser sur lui leur haine savamment orchestrée et entretenue en vue de contrarier sa candidature aux prochaines échéances électorales.
Étant donné que Karim Meckassoua alias « Monsieur AUDIT » a su faire ses classes en politique, il coupa l’herbe sous les pieds de ses détracteurs en nommant alors son joker Elie Ouefio comme Directeur National de Compagne (DNC). Mais pourquoi le choix de Elie Ouefio? Ce dernier est un ancien ministre de l’Administration du Territoire et ancien secrétaire général du KNK. Il fut l’un des seuls cadres du parti « travailliste » ayant sillonné la Centrafrique dans toute sa globalité pour implanter les différentes instances du parti. On rapporte qu’il est également l’un des seuls hommes politiques sous Bozizé qui n’accordait pas d’audiences au faciès à ses concitoyens. En outre, il recevait par le passé un nombre important de Centrafricains chaque jour avant de rejoindre son lieu de travail. Grâce à sa disponibilité, sa simplicité et son accessibilité, il draine aujourd’hui un nombre important de personnes derrière la candidature de Meckassoua. A ce qu’il parait, lors d’une conférence de presse que le DNC a tenu le 20 Août 2015 devant un parterre de professionnels des médias, la question de sa cohabitation avec un candidat musulman lui avait été posée par un journaliste. A cette question, il a répondu que son propre père est Imam, son propre frère cadet est un prêtre et il est lui même protestant. Il renchérit que cela n’entrave en rien le vivre ensemble qui existe depuis des années dans sa famille.
Enfin, les Centrafricains doivent-ils toujours polémiquer sur cette question avec une insistance qui frise la coquetterie ? Sommes-nous des chrétiens et des musulmans avant d’être Centrafricains? Mais quel contraste saisissant ! On se souviendra que Léopold Sédar Senghor, jadis ancien président du Sénégal est issu de la minorité chrétienne qui représente à peine 5 % de la population. Les musulmans sénégalais lui avaient-ils barré la route sous prétexte qu’il n’est pas un des leurs ? Qu’on le veuille ou pas, le duo Meckassoua-Ouefio devra faire face à cette sempiternelle rengaine qui empoisonnera à coups sûr leur compagne.
Une chose est sûre, la plateforme « Les Plume de RCA », a décidé d’accorder un temps de parole à tous les états majors des éventuels candidats aux prochaines échéances électorales afin qu’ils puissent exposer au peuple leur projet de société. Ainsi, nous espérons accorder dans ces prochains jours une interview à Monsieur Elie Ouefio pour savoir si son candidat dispose de réels mots contre les maux de notre société.