Les Etats-Unis ont annoncé vendredi des sanctions contre deux marchands de diamants et trois responsables de milices en Centrafrique, qu'ils accusent de menacer la paix et la stabilité dans ce pays, selon un communiqué du Trésor.
Ces sanctions prises dans la foulée de celles de l'ONU jeudi gèlent les avoirs financiers de ces individus aux Etats-Unis et interdit toute société ou ressortissants américains de commercer avec eux.
La société Badica, une des plus importantes compagnies diamantaires en République centrafricaine et sa filiale belge Kardiam, basée à Anvers, sont ainsi placées sur la liste noire américaine.
Badica est accusée d'avoir acheté des diamants bruts à des mines contrôlées par les rebelles à dominante musulmane de la Séléka et de les avoir faits passer en contrebande à Kardiam en charge de les exporter. L'exportation de diamants centrafricains est interdite par le régime international de certification des diamants bruts (Kimberley Process) depuis 2013 en raison du contrôle de nombreuses mines centrafricaines par les milices.
Les sanctions visent également le chef de la milice anti-balaka Alfred Yekatom, soupçonné d'avoir mené des campagnes d'exactions contre des populations musulmanes, d'avoir tué des civils à Mbaiki et utilisé 153 enfants comme combattants, indique le Trésor.
Habib Soussou, un commandant anti-balaka de la province de Lobaye (Sud) ainsi que le leader Séléka, Oumar Younous, proche de l'ex-président Michel Djotodia, et accusé d'avoir exporté des diamants sont aussi sur la liste.
"Ces sanctions ciblent ceux qui sont responsables de campagnes de violences et d'atrocités contre des civils innocents en Centrafrique", a affirmé John Smith, directeur par intérim du Bureau de contrôle des avoirs étrangers (OFAC) au Trésor.