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© Autre presse par Michaël Zumstein
Des hommes se réclamant des combattants anti-balaka, opposés aux soldats de la Seleka, posent avec leurs armes dans la rue principale de la ville de Njoh. |
Les habitants de la ville de Mala (sud) et les villages environnants sont sous le contrôle des Anti Balaka. Une situation liée à l’absence des forces de sécurité dans cette localité. Ces miliciens se sont substitués à des forces de défense et de sécurité, et rançonnent la population, tuent et enterrent vivant les présumés sorciers. Lucien Mbaïgoto, sous-préfet de Mala, a déploré cet état de chose, dans un entretien avec le RJDH ce lundi 24 août.
Le sous-préfet de Mala, Lucien Mbaïgoto, a fait savoir au RJDH que la population de la ville de Mala ne cesse de subir les exactions de certains Anti-Balaka qui dictent leur loi partout. Ce dernier a confié que « deux personnes soupçonnées de sorcellerie ont été enterrées vivantes la semaine dernière », a déploré le sous-préfet avant de noter que « ces groupes armés se substituent en juge pour régler les affaires courantes. Ils tuent affreusement », a repris le sous-préfet.
Ces miliciens se sont substitués à des gendarmes, aux policiers et à la justice. « Des présumés voleurs sont arrêtés, maintenus dans un endroit qu’ils qualifient de prison mais qui ne répond pas aux normes d’une maison carcérale. Ces présumés voleurs versent de l’argent aux Anti-Balaka, avant d’être libérés », a ajouté cette autorité.
L’insécurité a rendu les activités de la municipalité fragile. Sur le marché, selon le sous-préfet, ces hommes en arme rançonnent les commerçants. Chaque commerçant doit payer des tickets qui ont été façonnés. Tous les jours, ces commerçants versent de l’argent à ces Anti Balaka. C’est un manque à gagner pour la municipalité, qui n’est pas opérationnelle, suite à cette inquiétude, a relaté la même source.
Des campagnes de sensibilisation ont été organisées par Lucien Mbaïgoto, sous-préfet de Mala, afin qu’il ait une cohésion entre la population et les responsables de ces groupes armés. « Au fur et mesure que des actes de barbarie se produisent dans la ville ou dans les périphéries, nous interpelons les responsables de ces groupes armés pour leur parler du retour de la paix et de la cohésion définitive à Mala », a-t-il expliqué.
La cohésion entre les musulmans et les non musulmans reste fragile
Plusieurs sensibilisations ont été menées auprès de la population de la sous-préfecture de Mala, dans le cadre du retour de la communauté musulmane. Ces démarches ont été sans succès, parce que, les Anti-Balaka continuent de sévir dans la ville, a fait savoir le sous-préfet de Mala.
L’insécurité, l’absence de cohésion sociale entre la population de Mala et les musulmans fragilisent la paix dans cette région. Le sous-préfet interpelle le gouvernement à déployer les forces armées centrafricaines et la Minusca dans la ville de Mala, pour la sécurité de la population.
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