Le Bureau d’Achat de Diamant en Centrafrique (BADICA) a été sanctionné le 20 aout dernier par le comité de sanction sur le Centrafrique, crée par la résolution 2127. De sources bien informées, cette sanction n’est fondée que sur des rumeurs infondées parvenues au siège de l’ONU. Aussi cette sanction sonne comme une stratégie de nuisance contre BADICA qui a rassuré après des efforts consentis pendant des années.
Le comité de sanction des Nations Unies concernant la République Centrafrique a accusé le Bureau d’Achat de Diamant en Centrafrique (BADICA) d’avoir soutenu deux groupes armés non conventionnels notamment les Antibalaka et les Séléka. Aussi, ce comité de sanction estime que BADICA a pu acheter des diamants dans des zones où l’achat de ces pierres précieuses est interdit (Est).
Pour ces deux raisons, le comité de sanction de l’ONU sur la République Centrafricaine, a décidé de geler les avoirs de cette société qui continue de fonctionner dans ce pays. D’où vient cette sanction contre BADICA à un moment où le pays commence à retrouver ses repères et à renouer avec la cohésion sociale ?
La décision que le comité de sanction vient de prendre n’est pas du genre à apaiser la tension en Centrafrique ni à soutenir les efforts de relance économique consentis par un certain nombre de personnes ou de sociétés.
En matière de sanction internationale, selon les experts consultés par notre rédaction, il est essentiel de juger de son opportunité avant de la prendre surtout dans des pays comme la RCA qui sont en crise. A voir les choses de prêt, cette précaution n’a pas été prise en compte, ce qui est stratégiquement incorrect pour une institution qui se veut respectée et respectable que l’ONU.
Au-delà de cette considération éthique, la sanction du comité de BADICA n’est basée que sur des rumeurs non vérifiées et aussi des suppositions qui n’honorent pas cette institution internationale. Le texte de la sanction dont nous avons eu copie, ne donne aucune information fiable, n’apporte pas des précisions sur le soutien que cette société ait apporté aux Antibalaka et aux Séléka. Aucune précision n’a été donnée sur l’achat des diamants par BADICA dans les zones où cela est interdit et leur vente à l’extérieur.
Le texte se contente des affirmations gratuites du genre « BADICA a soutenu les Antibalaka et les Séléka et surtout à acheter des diamants où cela était interdit ».
Aussi, le texte de la sanction est non seulement rempli de contradiction, mais également plein de suppositions. La sanction note que « en mai 2014, les autorités belges ont saisi deux colis de diamants envoyés du BADICA à Anvers qui est enregistré en Belgique sous le nom de Kardim. D’après les experts, il est fortement probable que les diamants saisis proviennent de la République Centrafricaine vu qu’ils présentent des caractéristiques des diamants de Sam-Ouamdja et de Bria ainsi que de Nola ».
Cet extrait indique clairement que la sanction des Nations Unies n’est fondée que sur des hypothèses de suppositions. Comment comprendre que des experts censés fournir des données précises, puissent avancer des probabilités sur lesquelles se basent les Nations Unies pour prendre des sanctions contre une société qui fournit du travail et des possibilités à des jeunes abandonnés à leur triste sort ?
De sources bien informées, le comité de sanction n’a diligenté aucune enquête avant cette sanction fallacieuse et tendancieuse qui n’a aucun fondement mais dont l’objectif est de nuire à la réputation d’une société au profit de celles que cette communauté internationale prépare à l’heure actuelle pour prendre le monopole de l’achat et de la vente du diamant centrafricain. Il s’agit là, d’une information qui circule dans plusieurs milieux sérieux, tant centrafricains que diplomatique et consulaire.
En trois années, les quelques « experts » sinon les espions que la communauté internationale a envoyés, ont réalisé que BADICA inspire confiance et a su convaincre en Centrafrique de par ses actions sociales et autres. Plusieurs tentatives de déstabilisation de BADICA ont été menées mais, il semble que toutes n’ont pas abouti.
On a commencé par retourner des Centrafricains contre cette société, cela n’a pas marché. Ensuite tenter de pousser des gens pour détruire ses actions et ses mobiliers, BADICA a résisté. La seule option, enfin, est le comité de sanction qui a fini par se plier aux manœuvres lugubres montées de toutes pièces par ceux qui veulent s’offrir la République Centrafricaine.
Il s’agit là, d’une sanction contre nature, d’une sanction de honte dont l’objectif est de nuire à la réputation d’une société qui s’est investie durant des années pour organiser un secteur qui n’avait aucun repère. Jusqu’à quand cette communauté internationale utilisera la République Centrafricaine pour garantir les intérêts d’un groupuscule d’individus ?
Ce qui est certain, le forcing économique qui prévoit l’octroi du secteur diamant centrafricain à des étrangers, ne saurait réussir parce qu’il y a une forte mobilisation populaire qui s’est construite autour de BADICA. Anéantir cette société reviendrai à bannir le peuple centrafricain.