Les violences de la semaine dernière à Bambari ont forcé plusieurs milliers de personnes à fuir leurs foyers. La situation s’est quelque peu calmée depuis jeudi mais la ville reste sous haute tension et le personnel du Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) craint une détérioration de la situation si celle-ci n’est pas bien maitrisée, selon l’analyse du HCR.
« Notre équipe sur le terrain a rapporté le déplacement des personnes qui sont effarées .Nous sommes tout aussi préoccupés pour les réfugiés soudanais qui vivent dans un camp à une dizaine de kilomètres de Bambari et qui se retrouvent dans une zone à haut risque », a déclaré Kouassi Lazare Etien, le représentant du HCR dans un communiqué de presse.
Selon le HCR, avant cette montée de la violence, plus de 8000 personnes déplacées (2000 familles) avaient commencé à prendre le chemin du retour et étaient rentrées chez elles suite aux différentes initiatives de réconciliation et à l’amélioration de la situation sécuritaire à Bambari. Cependant, les actes de violence déclenchés le 20 août dernier ont entrainé de nouvelles vagues de déplacement interne.
« Le site Notre-Dame-de-la-Victoire dans le quartier Kidjigra accueillait 4 250 personnes déplacées internes (PDI), mais celui-ci s’est quasiment vidé depuis mardi 25 août. L’équipe du HCR a noté le déplacement de la population vers d’autres sites, notamment les 3 sites Sangaris, Aviation et Site Alternatif », ajoute le HCR.
Pour le HCR, un nouveau site spontané a vu le jour dans la base de la MINUSCA qui se trouve dans l’usine cotonnière abandonnée de Bambari. Le partenaire gouvernemental du HCR, la Commission Nationale pour les réfugiés (CNR) a enregistré plus de 3000 personnes sur ce site en date du mardi. Les conditions de vie y sont extrêmement précaires avec une absence de structure sanitaire, un accès limité à l’eau et aux abris.
« Depuis mercredi 26 août, le HCR a pu se déplacer de nouveau dans la ville de Bambari et essaie d’évaluer avec ses partenaires le nombre de personnes nouvellement déplacées », note HCR dans un communiqué de presse.
Les derniers incidents à Bambari ont éclaté suite à l’assassinat d’un jeune homme de 19 ans, qui a été tué dans la ville et décapité par des éléments armés. Cela a déclenché de violentes représailles entre deux communautés à Bambari, qui ont fait au moins 10 morts et de nombreux blessés, y compris 3 blessés graves du Comité International de la Croix-Rouge (CICR).