La théorie d’une transition interminable en Centrafrique avec comme auteur les principaux acteurs de cette période exceptionnelle n’a toujours pas provoqué grand effet même si sa pertinence est difficilement révocable.
Aujourd’hui, plusieurs sons de close s’invitent dans la danse. Le dernier en date est celui de la majorité des partis, associations et personnalités politiques indépendantes à l’exception de l’AFDT (Alliance des Forces Démocratiques pour la Transition), qui en date du 31 août ont déclaré intenables les élections législatives et présidentielle selon le chronogramme électoral publié par l’Autorité Nationale des Élections (ANE). Une déclaration qui non seulement porte un coup au processus électoral mais bien plus fragilise les ambitions que pourrait avoir le pouvoir actuel de vouloir perdurer la transition en Centrafrique.
Des hommes et partis politiques visionnaires se concertent depuis un certain temps sur le scénario à envisager après le 30 décembre, dans la mesure où la décision de l’ANE d’organiser des élections dans les délais prévus dans le chronogramme du 19 juin se démontre déjà assez illusoire tant l’on sait qu’au-delà des délais incompressibles, la cadence avec laquelle les opérations de recensement s’exécutent s’apparente à autre chose qu’à un processus électoral dit à dessein de sortie de crise. L’ANE est-elle de connivence avec les acteurs de la transition à qui est reprochée l’intention de vouloir prolonger ad vitam aeteram la transition? La réponse ne peut être tranchée. Toutefois, lorsqu’incessamment l’opinion nationale et internationale reçoit de l’ANE des excuses du genre « c’est le terrain qui commande », « le soleil n’est pas sans tâche » ou que l’on les bombardes avec des dictons et proverbes empruntés chez des Asiatiques, il y a de quoi s’inquiéter quant à l’effectivité des élections dans les délais prévus.
Là n’est pas totalement le problème. Il s’agit de l’avenir politique de la présidente de la transition qui, à l’allure où vont les choses risque de se compliquer. Il est indéniable que la classe politique dans sa bonne partie témoigne envers cette dernière une certaine hostilité et se porterait mieux si celle-ci disait au revoir au palais de la renaissance. Ne pas organiser les élections avant le 30 décembre 2015 serait fatal pour l’actuelle présidente de la transition, car du moment où ni la Charte Constitutionnelle ni à un autre document ne prévoit ce qui adviendrait après que les actions prévues dans la loi fondamentale pour les précédentes aient été évacuées, l’on s’acheminerait vers des arrangements politiques et ce ne serait pas la classe politique, à moins qu’un miracle politique ne se produise, qui cautionnerait une autre transition avec les têtes actuelles. Il faudra à ce moment organiser coûte que coûte ces échéances pour sortir par la grande porte.
Mais avant tout, son entourage a besoin de la persuasion.
Mister