A travers les trois (3) « r », Martin Ziguélé veut rééditer l’exploit de 2005 lors des prochaines élections présidentielles

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Politique

Publié le lundi 7 septembre 2015 | Les Plumes de RCA

© Autre presse par DR
Martin Ziguélé, ancien premier ministre de Patassé et président du MLPC

Candidat à la location du Palais de la Renaissance, le président du Mouvement de Libération du Peuple Centrafricain (MLPC) Martin Ziguélé fait indéniablement partie des poids lourds des futures échéances présidentielles. Cet ancien cadre de la Compagnie Internationale et Compagnie d’Assurance et des Réassurances (CICA-RE) à Lomé au Togo, est un habitué des élections présidentielles en Centrafrique. Même s’il avait fait une mauvaise recette aux élections de 2011, son score de 2005 le place encore parmi les têtes d’affiches de la magistrature suprême. Encore faut-il qu’il parvienne à rééditer l’exploit de 2005 lors des prochaines élections présidentielles pour prétendre réellement au fauteuil présidentiel. Surtout lorsque l’on sait que l’eau a quand même coulé depuis un certain temps sous son pont électoral.

Aujourd’hui, le natif de Paoua est appelé à croiser le fer avec une kyrielle de prétendants à la présidence issue de sa région. S’il surfait sur sa fibre ethnique pour accéder au pouvoir, mal lui en aurait certainement pris à coups sûr. Mais l’ancien séminariste de Saint Jean de Bossangoa compte plutôt sur sa machine électorale qu’est le MLPC pour espérer devancer de très loin tous ses concurrents lors des prochaines présidentielles. A ce titre, un des membres influents de la Direction Nationale de Campagne de Ziguélé a déclaré sans sourciller que le MLPC dispose de plus de 4500 cellules reparties dans toute la Centrafrique. Il renchérit ses propos en lâchant que le MLPC est le parti le plus implanté en Centrafrique. Au delà des discours de positionnement du MLPC sur le terrain et de sa taille, l’ancien premier ministre expérimente une nouvelle offre politique basée sur les trois « R » à savoir le Rassemblement, la Réconciliation et la Reconstruction, afin de reconquérir le cœur de ses anciens électeurs et séduire par la même occasion de potentiels nouveaux électeurs voire les indécis. Pour ce faire, il s’appuie sur le concept lancé par ses jeunes lieutenants dénommé « vaka by vaka » en traduction littérale « quartier par quartier » pour aller à la rencontre de tous les centrafricains.

Sachant qu’un homme politique est très intéressant lorsqu’il se renouvelle ou innove, Martin Ziguélé met alors les pieds de ses jeunes cadres à l’étrier. Sa Direction de Campagne est composée à 90% de jeunes. Une stratégie d’approche saluée par les jeunes de tous bords. Mais malgré la jeunesse de son équipe, le candidat Martin Ziguélé et son parti devront batailler ferme pour accéder à la présidence. Et le tempo de la politique actuelle n’est guère similaire à celui de 2005. De nos jours les candidats foisonnent à tous les coins de rue et les tragédies qui ont émaillé l’histoire récente du pays ont considérablement émietté la cote de popularité de tous les leaders traditionnels sans exception.

Puisque la politique est un théâtre de passion, ce Talé de père et Centrafricano-Tchadien de mère croit dur comme fer à ses trois « R » et espère ainsi faire également un score important au sein de la Communauté musulmane. En fin de compte, réfléchir en politique permet aux mots de combattre les maux de la société.

Rodrigue Joseph Prudence MAYTE