Football : Les fauves redorent l’image ternie de la RCA en battant les léopards de RDC par deux buts a zéro

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Publié le mardi 8 septembre 2015 | Centrafrique Libre

© Autre presse par DR
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Les politiciens centrafricains peinent à recruter leurs compatriotes. Ces derniers sont fatigués par des années de duperie et de démission de leur part qui ont fini par mettre en coupe réglée leur pays. Ils arrivent rarement à drainer des foules lors des meetings et se voient parfois obliger d’acheter leurs consciences, et pourtant Bangui a retrouvé hier ses vibrations et ses ambiances d’antan, à l’occasion des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des nations.

Cette mobilisation était tellement intense qu’elle a obligé une sommité de la politique centrafricaine, M. Marcel Dimassé, ministre conseiller chargé des affaires politiques et institutionnelles et probable candidat à la présidentielle à s’exprimer en ces termes: «Des sifflets, des coups de klaxon, des cris, des drapeaux. Et des marées humaines, dans toutes les grandes avenues: des martyrs, de l’indépendance, de France, Barthélémy Boganda, etc. partout. Direction : le Stade 20.000 places, pour le match RCA – Congo Démocratique. ALLEZ LES FAUVES! Qui peut douter encore que ce peuple – le petit peuple – aime son pays? Le mal vient assurément des gens d’en haut, de nous, nous qui sommes supposés éclairer la voie»

Le sport unit le peuple, c’est un vecteur de la paix. Oui le petit peuple centrafricain aime son pays. Oui, les jeunes centrafricains ne sont pas différents de leurs homologues du monde qui adorent le ballon rond et les sportifs qui, à travers leurs succès peuvent valoriser l’image d’un pays et incarner la fierté de tout un peuple. Oui les politiques qui font partie des gens d’en haut doivent être des éclaireurs plutôt que d’être des éternels prédateurs.

Les centrafricains se sont déferlés, ils sont allés en masse au stade 20mille place soutenir les Fauves. Ce déferlement a fait mentir tous ceux qui doutent encore du degré d’amour et du patriotisme des enfants du président B. Boganda à l’égard de leur patrie.

Notons que le stade 20mille places étaient tellement rempli que les démons de la division et de la haine ne pouvaient pas distinguer des Gbaya, des Yakomas, des Sangos des Ngbakamandje, des Ngbaka des Mbati, des Talè, des Ngbougou, Sango, Mboums, Karés, Gbanou, des Goulas, des Saras, des Ali, des Nzakara, des Zandés, des chrétiens ou des musulmans. Les spectateurs étaient unis comme les enfants d’une même famille derrière leur équipe: les fauves de Bazoubangui.

Le 6 septembre restera à jamais une date historique en République Centrafricaine. En effet, les Fauves de Bazoubangui ont eu raison sur les Léopards du Congo RDC par un score de 2 buts à zéro.

Face à une équipe des Léopards de la RD Congo mieux organisée et cette nation africaine de football qui de surcroit, regorge de nombreux professionnels de haut niveau, et une RCA malade de ses hommes politiques qui n’ont attribué que la moitié du budget pour la préparation de leurs joueurs, le match était déjà joué d’avance. Les centrafricains qui ont tout même quelques internationaux dans leur besace, mais qui ne pesaient pas sur la feuille de match, ne pouvait pas espérer mieux qu’un match nul ou qu’une défaite.

Mais c’était sans compter sur les Fauves décidées à confirmer l’exploit qu’elles avaient réalisé dans ce même stade deux ans plutôt, en battant la géante Algérie par 2 buts à zéro et les Étalons du Faso par un contre 0.

«Yes we Can» Euphorique, magique, magnifique, époustouflant, formidable, impossible n’est pas centrafricain, tels sont les mots qu’on pouvait entendre dans la bouche des spectateurs à la fin de ce match. Les centrafricains se sont imposés dès l’entame du match en marquant les deux buts avant la mi-temps. Ils ont su préserver ce score.

Après sa lourde défaite en Angola, la RCA ne pouvait espérer mieux que cette belle victoire qui la maintien encore dans la course à la qualification pour CAN 2017.C’est la première fois qu’on observe autant de gens se mobiliser pour un match de football depuis le début de la grande crise qui secoue ce pays depuis 2013.

Vous l’aurez donc compris, pour sceller définitivement la réconciliation née de l’exploit des footballeurs, les politiciens qui sont les gens d’en haut comme dit le ministre doivent tout mettre en œuvre pour se réapproprier du destin des centrafricains en plaçant la jeunesse au centre de leurs préoccupations.

Wilfried Maurice SEBIRO