Dakar (Sénégal) - Des proches de l’ex-président tchadien dont son fils ont été interpellés pour trouble d’audience lors du procès de Hissène Habré qui a été conduit de force devant la Cour d'Assises des Chambres africaines extraordinaires ( Cae ) où son procès pour ‘’crimes de guerre, crimes contre l'humanité, et de torture’’ a repris ce lundi à Dakar.
Au Sénégal, le délit de trouble d'audience peut être puni jusqu'à deux ans de prison.
Les personnes interpellées n'ont pas supporté la comparution forcée de Hissein Habré et ont demandé aux Cae d'«arrêtez cette mascarade».
"C'est inhumain, ils sont en train de le maltraiter", a lancé une jeune fille qui a été expulsée de la salle d'audience de même que certains des sympathisants de Habré qui ont tenté d'opposer une vive résistance aux gendarmes.
Devant le refus de l'ex président tchadien de comparaître devant la CAE une juridiction spéciale créée par l'Union Africaine (UA) en vue de la tenue de son procès au Sénégal, le président de la Cour ordonné son extraction de force de sa cellule.
Habré se trouve actuellement dans la salle du tribunal mais reste maintenu sur sa chaise par des éléments du Groupe d'intervention de la Gendarmerie nationale (GIGN).
Sa présence étant requise par le tribunal pour le déroutement normal du procès.
Solidement maintenu sur sa chaise par ses gardes, Habré ne cesse de marmonner des paroles inintelligibles et tente en vain de se débattre.
L'ex homme fort de Ndjamena a récusé CAE et les trois nouveaux avocats commis d'office par les Chambres pour le défendre.
Hissène Habré, 73 ans, s'est réfugié au Sénégal depuis le renversement de son régime en 1990 par l'actuel président tchadien, Idriss Déby.
M. Habré a dirigé son pays entre 1982 et 1990, période au cours de laquelle des milliers d'assassinats auraient été perpétrés par son régime. Il a été inculpé et placé sous mandat de dépôt depuis 2013, à Dakar.