La visite officielle en République centrafricaine du Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies, Hervé Ladsous, a pris fin ce 8 septembre. A la faveur d’une conférence de presse, M. Ladsous a donné ses impressions sur ce quatrième séjour en terre centrafricaine, suite aux rencontres qu’il a eu avec les autorités de transition.
Sa visite intervient un an après le transfert d’autorité de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique sous conduite africaine (MISCA) à la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA). Elle a ainsi été l’occasion de faire une évaluation à mi-chemin et de sensibiliser tous les partenaires aux nouvelles échéances électorales, à savoir, le referendum sur la nouvelle Constitution en octobre et les élections générales.
Au sujet du respect du calendrier, Hervé Ladsous a été catégorique. «Nous sommes clairement sur la dernière ligne droite. Ces élections doivent se tenir à bonne date, avant la fin de l’année et correctement» a-t-martelé. Les autorités de transition, y compris au sommet, ont donné à M. Ladsous l’assurance que ces échéances seront tenues. Les questions liées au projet de constitution et à la participation des réfugiés au vote étant résolues, Hervé Ladsous a déclaré «qu’il n’y aura pas de troisième transition ». Il a rappelé l’existence d’un calendrier confirmé par la Médiation, les pays de la région et les autorités du Conseil de sécurité prévoyant la fin de la transition le 30 décembre 2015.
Se félicitant de la mobilisation continue de la communauté internationale, Hervé Ladsous a annoncé la tenue le 1er octobre 2015 à New York d’une réunion de haut niveau dédiée à la Centrafrique, en marge de l’Assemblée générale des Nations Unies. A l’initiative du Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, elle sera l’occasion de «confirmer les engagements qui ont été pris pour soutenir les processus en cours ». Hervé Ladsous s’est particulièrement félicité du soutien et de la contribution apportés par le Médiateur de la crise centrafricaine, Président de la République du Congo, l’Union africaine et l’Union Européenne. Les Nations Unies, a-t-il annoncé, ont exceptionnellement décidé de débloquer un million de dollars pour contribuer au financement des élections pour combler le gap financier qui demeure.
Ces partenaires souhaitent que «la Centrafrique sorte du cycle d’instabilité, qu’enfin des autorités élus par le peuple mettent en place un programme de développement économique et social». Pour sortir de ce cycle infernal de crises à répétition, M. Ladsous a souligné l’importance de l’implication de toutes les constituantes de la République centrafricaine mais aussi celle des groupes armés signataires de l’accord de DDR du Forum de Bangui de s’associer et de faciliter le processus électoral. Sur ce dernier point, il a rappelé que les groupes armés ont aussi la responsabilité de protéger les populations et de faciliter le travail de protection des civils des forces internationales. Il a pu constater ce besoin lors de sa visite à Bambari où la population a unanimement fait part de ses craintes pour sa sécurité.
A ceux qui ne se rangent pas du côté de la paix, il a rappelé que le Conseil de sécurité et la Cour Pénale Internationale sont prêts à agir si nécessaire. Dans le même temps, il a mis en garde les populations contre les manipulations des groupes armes. «Chrétiens et musulmans ont toujours vécus ensemble en Centrafrique et cela devrait continuer ainsi » a-t-il dit.
A propos de cette reconstruction tant souhaitée, M. Ladsous a affirmé entendre «l’appel des autorités de la Centrafrique pour la remise sur pied des Forces armées centrafricaines (FACA) ». Les Nations unies travailleront «de concert avec les autorités pour une armée professionnelle, représentative et équilibrée ».
Cette conférence de presse a été l’occasion pour Hervé Ladsous de rendre hommage à l’ancien Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies, Babacar Gaye, qui «s’est investi sans relâche dans la stabilisation de la Centrafrique. Il n’a épargné aucun effort pour soutenir les autorités et mobiliser les partenaires autour de la Centrafrique ».
Après ce tour d’horizon, malgré les défis qui demeurent avec quelques poches d’insécurité, Hervé Ladsous s’est félicité de la situation largement positive. En atteste la stabilisation de Bangui et la reprise visible d’activités sociales et commerciales. Les élections constituent une «opportunité pour tous les centrafricains de se prononcer sur l’avenir de leur pays. Il faut la saisir » a-t-il conclu.