L’ONU a autorisé l’audition de son employée qui avait rédigé un rapport sur des accusations de viols portées par des enfants centrafricains contre des militaires français, a appris vendredi l’AFP de source judiciaire.
Les Nations unies ont accepté la "levée d’immunité juridictionnelle dont jouit la rédactrice du rapport afin qu’elle soit entendue comme témoin", a expliqué la source. Cette audition devra se dérouler en présence d’un représentant du secrétaire général Ban Ki-moon, a-t-elle précisé.
Il s’agit d’une Française désormais en poste au Chili, a ajouté une source proche du dossier.
Révélé au printemps par le quotidien britannique The Guardian, son rapport fait état des témoignages de six enfants de 9 à 13 ans, qui dénoncent des abus sexuels commis par des militaires français de l’opération Sangaris, dans le camp de l’aéroport M’Poko à Bangui, entre fin 2013 et mai-juin 2014.
Quatorze militaires français ont été mis en cause, dont trois identifiés, par les témoignages de six enfants, qui ont notamment parlé de fellations.
L’opération française Sangaris, qui n’est pas sous commandement de l’ONU, a été déclenchée en 2013, pour stabiliser la situation en Centrafrique alors en proie au chaos, et tenter d’enrayer les tueries entre communautés chrétienne et musulmane. Au plus fort de sa présence elle a compté 2.000 hommes, des effectifs désormais réduits de plus de moitié.