La présidence de la République, a, dans une mise au point pris position contre l’idée de la 3ème transition. Cette idée, selon le texte de la présidence de la République n’a aucun fondement et n’est basé que sur un règlement de compte injustifié. Nous vous proposons cette mise au point.
Qu’est-ce qui peut justifier le harcèlement politique dont est l’objet Madame le Chef de l’Etat de la Transition? Il n’y a pas un autre mot pour le qualifier, mais tout ce qui se passe et s’écrit dans la presse ces jours ci ressemble fort à un harcèlement politique de Madame le Chef de l’Etat de la Transition.
Il ne se passe en effet pas de jour qu’une publication ou un commentaire à la limite de l’irrévérence porte sur le Chef de l’Etat en personne ou sur sa gestion des affaires de l’Etat. Un petit parcours de la presse écrite nationale mais aussi des messages sur les réseaux sociaux au cours du mois d’août et en ce début septembre permet d’établir la fréquence des publications épinglant le Chef de l’Etat. A titre d’illustrations, on peut lire « Catherine SAMBA-PANZA, où est le sens du devoir ?» ou encore « Transition : jusqu’où se terminera l’inertie de CSP ? », ou « CSP a sombté ».
Une partie de la presse nationale à sensation a décidément choisi de faire son chou gras sur le Chef de l’Etat, si elle n’est pas simplement instrumentalisée pour appuyer la volonté de déstabilisation qui s’observe par ailleurs dans la classe politique !
Si on posait la question à cette presse sur ses motivations réelles, sans doute qu’elle arguera de son devoir d’informer ou encore de la liberté d’opinion en démocratie. En outre, étant en politique, on imaginerait aussi que tout cela procède du jeu politique et que c’est normal que la responsabilité de la plus haute Autorité du pays soit engagée quand les citoyens ont un sentiment d’insatisfaction quelque part.
Mais là où le bas blesse, c’est que tous les griefs faits au Chef de l’Etat de la Transition dans le contexte actuel ont un goût de mauvaise foi doublée d’une amnésie totale des événements majeurs ayant marqué l’évolution récente de l’histoire politique de notre pays. Tout se passe en effet comme si ceux qui critiquent de manière véhémente le Chef de l’Etat ignorent ou feignent d’ignorer de quel abîme nous sortons, quels efforts ont été accomplis pour que nous soyons dans la situation améliorée actuelle et surtout quels sont les véritables enjeux politiques après le forum national de Bangui. Quand il se trouve que parmi ces critiques il y a aussi des gens qui ont brillé par leur inertie et leur incompétence à gérer le pays dans un passé récent, on est au comble de l’ironie politique sinon de la dérision politique.
Un exemple patent de cette dérision : « Et si Catherine SAMBA-PANZA était candidate à la Présidentielle ?» en grand titre et à la une d’un journal pourtant classé parmi les plus sérieux de la place. Il s’agit là de la dérision simplement parce qu’aucun organe ou individu sérieux ne peut douter de la volonté du Chef de l’Etat de ne pas se présenter aux prochaines élections présidentielle et législatives. Elle a été on ne peut plus claire et constante là-dessus en le réitérant devant l’Assemblée Générale des Nations Unies à New York en septembre 2014 et devant toutes les tribunes où elle s’est exprimée (Forum National de Bangui, sommet des chefs d’Etat de la CEEAC à Ndjamena, sommets de Bruxelles et sommet de l’Union Africaine etc…). L’auteur de l’article en est sans doute conscient puisqu’il affirme lui-même que la question est saugrenue mais d’ajouter qu’elle taraude l’esprit des diplomates à Bangui. On croit rêver en lisant de la part d’un prétendu porte parole des diplomates que ces derniers avec lesquels le Chef de l’Etat est en contact permanent douteraient de la volonté de cette dernière de respecter son serment et les dispositions de la Charte Constitutionnelle concernant son inéligibilité.
Au fond, ceux qui ont peur de la candidature de Madame Catherine SAMBA-PANZA cherchent un alibi qui cache mal leur propre inéligibilité sinon leur peu d’empressement à aller aux élections maintenant que le processus est irréversible.
Dans la foulée, on reproche à Madame le Chef de l’Etat de la Transition d’être responsable du retard dans l’organisation des élections, ce qui justifierait sa démission réclamée à cor et à cri par une partie non représentative de la classe politique. Là aussi, on feint d’ignorer que l’organisation des élections est dévolue à un organe qui s’appelle l’Autorité Nationale des Elections (ANE) qui est un organisme indépendant. Le principe de réalité aurait commandé qu’on établisse bien les niveaux de responsabilité de chacun dans ce qui se passe dans notre pays pour éviter la confusion des rôles et l’amalgame. Car, en ce qui concerne les élections, s’il y a une personnalité qui a donné un signal fort pour une bonne organisation de celles-ci, c’est bien le Chef de l’Etat de la Transition.
Qu’on se rappelle qu’en octobre 2014, elle avait ordonné le versement de la contribution de la R.C.A d’un montant d’un milliard à l’organisation des élections. Quand les difficultés d’un pilotage correct du processus par l’ANE ont pointé à l’horizon, c’est encore Madame le Chef de l’Etat de la Transition qui a donné un signal fort en mettant en place le cadre stratégique des élections grâce à l’appui duquel l’ANE a pu réaliser les progrès actuels. Enfin, en mettant récemment en place un Comité de Coordination des Opérations Electorales ayant pour mission principale le déploiement d’un plan stratégique de sécurisation des élections, le Chef de l’Etat a encore fait un pas supplémentaire dans l’accompagnement de l’ANE. Dès lors, est-on de bonne foi en affirmant que c’est elle qui retarde les élections ?
Quant à ce qui concerne le calendrier intenable des élections, on se souviendra qu’en septembre 2014, la Présidente de la République faisait déjà l’écho des difficultés rencontrées par l’ANE pour s’inquiéter du calendrier proposé à l’époque. Là aussi, quelles interprétations n’étaient pas faites de ses propos tenus aux Etats Unis ? Aujourd’hui que les faits lui donnent raison, on veut malgré tout lui faire porter le chapeau. C’est à croire que la meilleure façon de faire la politique dans notre pays est de se confiner dans un déni de la réalité et notamment d’un déni des actes posés par les autres, en l’occurrence ici Madame Catherine SAMBA-PANZA, quitte à ce qu’un jour on retrouve un peu de lucidité pour dire qu’en ce temps là, c’était mieux.
Si un journal comme Jeune Afrique qui n’a jamais été tendre avec les Autorités actuelles de la Transition a pu écrire dans son avant dernier numéro que : « Personne ne doute de la volonté de Bangui de respecter le délai (de l’organisation des élections)… ». Cela devrait bien inspirer des gens chez nous pour ne pas persister dans l’aveuglement ridicule.
On ne se trompe pas en disant que c’est la logique du déni de la réalité qui guide aujourd’hui tous ceux qui se réclament d’une 3e transition supposée justifiée par ‘’ l’incurie ’’ dont Madame le Chef de l’Etat aurait fait preuve. Là aussi, on voit le comble de la cécité politique. Sans vouloir rentrer dans les débats juridiques compliqués, on peut se demander en toute sérénité et sérieux si politiquement une telle idée ne relève pas simplement de la politique fiction ? Comment comprendre qu’après que tout le monde (G8, Groupe International de Contact, Nations Unies, Union Européenne, Union Africaine etc…) ait reconnu que des progrès significatifs ont été faits dans le sens du redressement de la situation chaotique du pays d’il y a 18 mois, des illuminés veuillent maintenant ramener le pays à la case départ ? Pensent-ils sérieusement à la souffrance du peuple Centrafricain au nom de qui ils prétendent échafauder un schéma surréaliste de sortie de crise ou ne sont-ils mus que par la recherche effrénée de leurs intérêts égoïstes ? S’imaginent-ils un seul instant que l’ensemble de la communauté internationale qui a déjà beaucoup investi pour accompagner le pays à se redresser va les suivre dans cette logique de la perpétuation de la transition ?
La réalité est, que le peuple Centrafricain s’est exprimé à travers le Forum National de Bangui, en « exigeant la stabilité des institutions par le maintien en fonction de la Chef de l’Etat de la Transition, du Président du Conseil National de Transition et du Premier Ministre de Transition ». Il se trouve fort heureusement qu’une disposition de la Charte Constitutionnelle va dans le même sens. L’article 104 de la dite charte dit en effet ceci : « le Chef de l’Etat de la Transition ne porte pas le titre de Président de la République. Il reste en place jusqu’à la prise de fonction effective du Président de la République, Chef de l’Etat démocratiquement élu ». Idem pour le Premier Ministre, le Conseil National de Transition, la Cour Constitutionnelle de Transition et le Haut Conseil de la Communication de Transition.
Est-il possible que tous ceux qui s’agitent et qui travaillent à la manipulation de la population ignorent tout cela ? Comment ne peuvent-ils pas ou ne veulent-ils pas comprendre qu’après les consultations populaires à la base et le Forum National de Bangui, l’impératif catégorique aujourd’hui est l’organisation des élections à laquelle tous les efforts devraient tendre ? Au lieu de passer tout leur temps à invectiver le Chef de l’Etat, pourquoi ne s’investissent-ils pas concrètement dans ces élections qui sont l’affaire de tous ?
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