Alors que le président Congolais et médiateur de la crise centrafricaine ne ménage pas ses efforts dans la recherche des solutions pour juguler la crise centrafricaine, un proche conseiller de la présidente Cathérine Samba-Panza a menacé de mort devant plusieurs témoins M. Wilfried Maurice SEBIRO, directeur de publication du site d’informations Centrafrique Libre.
Le journaliste SEBIRO se trouve dans la capitale congolaise depuis le samedi dernier pour couvrir le forum inter-centrafricain qui se déroule du 21 au 23 juillet 2014. Blacklisté par certains proches du régime, le responsable de ce quotidien gratuit ne figure pas parmi les presque 200 invités de ce forum parmi lesquels se trouvent de nombreux « bras cassés ».
Comme quoi dans le pays de tous les paradoxes, il vaut mieux utiliser sa plume pour caresser le pouvoir dans le sens du poil pour être reconnu comme un expert.
La scène a eu lieu hier aux environs de 16heures dans la cour du palais international de congrès de Brazzaville. Alors qu’ une dizaine de centrafricains s’apprêtaient à traverser l’immense avenue à l’allure européenne qui sépare le palais du congrès et le ministère des affaires étrangères congolaises, l’éternel ministre s’est approché du journaliste devant des témoins pour lui proférer des menaces en ces termes.
Jean Jacques Démafouth : C’est vous, qu’est ce que vous faites ici, vous voyez, vous êtes sur ma route,
Le journaliste SEBIRO : « Que me reprochez vous monsieur le ministre ? »
Le ministre : « vous savez avant de faire une publication, vérifiez bien vos informations, vous aviez attenté à ma carrière, vous savez j’ai une famille, et j’ai des ambitions présidentielles, que cela soit la dernière fois, si vous publiez encore un document me concernant je vous déclarerai la guerre »
Le journaliste : « M. le ministre vous voyez nous sommes à Brazzaville parce que le sang des centrafricains a trop coulé et que vous qui êtes un éternel ministre n’a jamais trouvé de solutions pour stopper cette spirale de la violence. En tant que ministre vous devez montrer l’exemple en déposant une plainte contre mon journal pour diffamation et laisser la justice agir en toute indépendance. Donc je ne vois pas pourquoi vous me menacez. »
Le ministre : «Vous êtes déjà averti, je vous laisse cette fois mais je vous ferai la guerre la prochaine fois»
Après avoir franchi cette grande avenue, le journaliste croise les yeux rouges de son probable futur bourreau et lui dit : « Monsieur le ministre, vous voulez que j’arrête mon travail ou que je renonce à dénoncer les actes barbares, rétrogrades ou les nombreuses atteintes à la dignité humaine qui sévissent dans votre pays. Lors de la visite d’Etat de la présidente en avril dernier en France, vous aviez ôté mon nom de la liste des journalistes qui accompagnaient la présidente au palais de l’Elysée alors que nous avions été tous les trois inscrits par les services de l’ambassade centrafricaine à paris pour couvrir toute la tournée présidentielle».J’ai été humilié par les gendarmes qui ont laissé passer le reporter centrafricain et une photographe malgache qui est une amie de votre fille,
Le ministre : c’est normal, c’est moi qui décide et qui choisit le personnel de la présidence et vous aviez rien à me reprocher sur ce sujet.
Le journaliste : J’ai pris acte M. le ministre tuez moi, mais sachiez que vous ne vivrez pas éternellement sur cette terre.
Le ministre : « Ne mettez plus pied à Bangui sinon vous verrez ce qui vous arrivera ». Cette scène s’est passée devant de nombreux témoins congolais, un ex ministre centrafricain, un officier des Forces armées centrafricaines et un ministre conseiller spécial à la présidence qui a même confirmé au journaliste que ce dernier pouvait mettre en exécution cette menace.
Pour rappel, les sites d’informations Alwhida du Tchad et Centrafrique libre ont publié un mandat d’amener signé par le procureur de la République centrafricaine inculpant le ministre Jean Jacques Démafouth pour atteinte à la sûreté de l’Etat.
Centrafrique Libre a publié plusieurs articles dans lesquels il a mis en cause l’indépendance du pouvoir judiciaire. A ce jour alors que ce mandat d’amener est toujours valable, il n y a jamais eu de démenti de la part des autorités de l’exécutif centrafricain.
Les centrafricains et tous les lecteurs de Centrafrique Libre sont déjà prévenus sur la possible assassinat du journaliste Wilfried Maurice SEBIRO par l’éternel fouteur de troubles et repris de justice Jean Jacques Démafouth anciennement appelé Mafoutapa. (Affaire à suivre)
Wilfried Maurice SEBIRO