Les enseignants de l’université de Bangui, réunis en Assemblée Générale dans la matinée du mardi 22 juillet, ont décidé d’une grève illimitée sur le campus universitaire. Cette décision sonne comme le coup de grâce à l’année universitaire en cours.C’est parti pour une grève sans limite sur le campus universitaire de Bangui. Lors d’une Assemblée Générale du Syndicat Autonome des Enseignants du Supérieur (SYNAES). Le secrétaire exécutif du syndicat des enseignants du supérieur, Bruno Tozai, a expliqué la reconduction de cette grève en ces termes « depuis plus d’un mois aujourd’hui, nous avons soumis au gouvernement des revendications claires et précises que sont le paiement de nos frais de vacation de l’année 2011-2012, l’intégration de nos collègues dans la fonction publique, l’amélioration des conditions de travail sur le campus universitaire, l’octroi des bourses doctorale et post doctorale. Mais depuis lors, on a l’impression que les autorités ne prennent pas au sérieux ce que nous revendiquons. L’éducation ne semble pas être prioritaire. C’est pour cela que la base a décidé aujourd’hui de déclencher cette grève illimitée ». Le rapporteur exécutif du syndicat des enseignants du supérieur a précisé les termes de ce nouveau mot d’ordre de grève « il s’agit d’une grève pendant laquelle, nous continuerons les négociations avec les autorités. Si nos revendications sont satisfaites, il n’y a pas de raison que du jour au lendemain, nous décidons de mettre un terme à cela ».
Rodrigue, un enseignant vacataire à la sortie de cette assemblée générale a déclaré à Centrafrique Libre que c’est avec pincement de au cœur qu’il a accepté de voter pour cette grève « je pense que c’est une grève de trop, il était possible d’agir autrement. En ce qui me concerne, c’est avec pincement au cœur que j’ai voté ce mot d’ordre de grève. Il est temps que les deux parties se comprennent parce que nous sommes presqu’en fin d’année universitaire. Au niveau de plusieurs départements, ce ne sont que les résultats des sessions qui sont attendus ».
Selon les informations de Centrafrique Libre, les participants à l’assemblée générale ont été fortement divisés sur la question de cette grève illimitée. « Certains enseignants étaient contre cette option qui menacent fortement l’année en cours d’autres ont voulu maintenir la pression » a expliqué un enseignant du supérieur interrogé après la réunion.
Le ministère centrafricain de l’éducation nationale dit prendre acte de cette nouvelle grève mais il n’a pas souhaité la commenter. La ministre de l’éducation nationale avait, déclaré dans une interview accordée à nos confrères de RJDH que le gouvernement a fait beaucoup d’efforts sauf que les enseignants du supérieur continuent de s’entêter. De sources proches du gouvernement, l’État centrafricain verse chaque semaine une somme de 20 millions aux enseignants du supérieur.
Diane LINGNAGUE