Le président gabonais Ali Bongo Ondimba a mis en garde lundi contre le "risque" que les élections ne puissent pas être organisées en Centrafrique, soulignant les efforts qui restent à faire dans ce pays, notamment financiers.
Après deux reports, les autorités de transition en Centrafrique ont fixé la tenue des élections présidentielle et législatives au 18 octobre, mais le pays peine à se relever de décennies de troubles incessants ayant abouti en 2013-2014 à des violences intercommunautaires sans précédent.
"Il y a un risque effectivement que les élections ne puissent pas se tenir", a estimé M. Bongo, interrogé sur la possibilité d'un nouveau report du scrutin, à l'issue d'une rencontre à Paris avec le président François Hollande.
"C'est toute la question du soutien aux élections, notamment la question financière", a souligné le président du Gabon, qui assure actuellement la présidence tournante de la Communauté économique des Etats d'Afrique centrale (Ceeac).
L'organisation régionale a annoncé mi-août le report de la fin de la transition politique, du 17 août au 30 décembre, sans préciser si les élections se tiendraient ou non à la date prévue.
"C'est un report qui est embêtant, on aurait vraiment préféré passer cette période là", a déclaré Ali Bongo, en soulignant "les efforts que nous devons tous faire, nous d'abord en tant qu'Africains - notamment les pays de la sous-région qui avons toujours soutenu la Centrafrique - et la communauté internationale pour que les élections puissent se tenir."
"C'est très important pour la stabilité de ce pays, c'est très important pour la stabilité sous-régionale", a-t-il insisté.
Lors de leurs échanges, MM. Bongo et Hollande ont "marqué leur attachement à la tenue d'élections nationales crédibles et transparentes" en Centrafrique, selon un communiqué de l'Elysée.
Ils se sont aussi "félicités de l'amélioration graduelle de la situation sécuritaire et de la baisse du nombre de déplacés intérieurs dans ce pays", ajoute la présidence française.
Le renversement en mars 2013 du président François Bozizé par une rébellion à dominante musulmane, la Séléka, a plongé l'ex-colonie française, déjà très instable, dans l'une des pires crises depuis son indépendance en 1960, déclenchant des tueries de masse entre communautés musulmanes et chrétiennes en 2013 et 2014, dont le pays peine toujours à se relever.