Le président gabonais, Ali Bongo Ondimba, président en exercice de la Communauté Économique des Etats de l'Afrique Centrale (CEEAC), a prévenu des éventuels risques d'un report des élections générales en République Centrafricaine. La question a été débattue au cours d'une discussion avec son homologue François Hollande ce lundi à Paris en France.
Au sortir de l'audience et interrogé sur la possibilité d'un nouveau report du scrutin en Centrafrique, le président gabonais a déclaré que les élections en Centrafrique risquent de ne pas être organisées. « Y' a un risque effectivement que les élections ne puissent pas se tenir », a averti Ali Bongo.
Pour le président en exercice de la CEEAC, le gap financier nécessaire à l'organisation des élections présidentielle et législatives, qui est de 18 millions de dollars (10.417.600.000 francs CFA) pour boucler le budget des élections, n'étant pas encore pourvu, la tenue desdites échéances dans les délais prévus devient problématique.
« C'est toute la question du soutien aux élections, notamment la question financière. Nous devons tous faire, nous d'abord en tant qu'Africains - notamment les pays de la sous-région qui avons toujours soutenu le Centrafrique - et la communauté internationale, pour que les élections puissent se tenir », a fait savoir Ali Bongo Ondimba qui a appelé à une mobilisation financière sous-régionale.
« C'est très important pour la stabilité de ce pays, c'est très important pour la stabilité sous-régionale », a-t-il ajouté.
L'avertissement du président en exercice de la CEEAC fait resserrer l'étau autour de la décision des Nations Unies qui exigent des élections avant fin 2015.
Déjà, le secrétaire général adjoint de l’ONU aux opérations de maintien de la paix Hervé Ladsous, avait annoncé l’octroi à l’Autorité Nationale des Elections (ANE) d’une enveloppe de 1 million de dollars (587.904.000 francs CFA) de la part du Fonds de la consolidation de la paix des Nations Unies, en appui au processus électoral.
Initialement prévu, le premier tour des élections groupées devrait avoir lieu le 18 octobre 2015.
Aujourd'hui, même si François Hollande et Ali Bongo Ondimba se sont « félicités de l'amélioration graduelle de la situation sécuritaire et de la baisse du nombre de déplacés intérieurs dans ce pays », la République Centrafricaine connaît ces derniers temps un regain de tension sécuritaire sur l'ensemble du pays.