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RCA – délation : l’ex dg de la gendarmerie Guy Damango payé en monnaie de singe par la « sambapanzie »
Publié le mercredi 16 septembre 2015  |  Les Plumes de RCA
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A l’aune des moments les plus tragiques pendant lesquels les Centrafricains côtoyaient la mort au quotidien et des corps inertes jonchaient pêle-mêle les bordures des routes, rares sont les personnalités qui avaient accepté d’être remises en selle par les autorités de la transition. En ces temps, la plupart des Centrafricains se terraient chez eux. Si certains compatriotes avaient opté pour la vie en autarcie, d’autres s’étaient purement et simplement résolus à prendre le chemin de l’exil afin d’échapper à la chasse aux sorcières jadis lancée à grande échelle dans le pays. Pendant ces périodes terrifiantes, certains porteurs de tenue s’étaient même déguisés en femmes enceintes pour échapper aux actes vindicatifs. Non seulement ces hommes en treillis portaient des robes appelées communément « Kaba » mais ils mettaient également des perruques (koussa) pour circuler incognito.

Au moment où les choses allaient de mal en pis dans le pays, l’officier supérieur Guy Damango accepta en homme impavide de diriger la Gendarmerie nationale à l’appel des autorités de Bangui. Dès sa nomination, il s’employa alors à sécuriser la capitale et ses environs quand bien même la Gendarmerie disposait d’un effectif très réduit. On parle même de moins de 150 hommes à cette époque, et la crainte d’être lynchés par les antagonistes de la crise poussait certains gendarmes de cet effectif déjà infime à s’évaporer dans la nature. Même les Gendarmes qui ont fait de prestigieuses écoles, avaient disparu des écrans radar des forces de défense nationale. Bien que la Gendarmerie était en sous effectif, le nouveau directeur multiplia les opérations de nettoyage et de sécurisation de Bangui. En un temps record, il réussit à taire toutes les armes légères et lourdes qui empêchaient les « Banguissois » de dormir paisiblement. La réussite de sa mission poussa au fur et à mesure les autres Gendarmes à rechausser leurs bottes et à enfiler leurs tenues de combats.

C’est ainsi que de fil en aiguille, la Gendarmerie s’est très rapidement repeuplée. Le patron de la Gendarmerie Guy Damango parvint alors à clouer le bec à toutes les fines bouches qui s’empressaient de critiquer à tout va son allure de châtelain. Au lieu de le vilipender par rapport à sa gestion et ses actions concrètes sur le terrain, ses détracteurs prenaient plutôt un malin plaisir de l’attaquer sur son physique qu’ils jugent très peu athlétique. Pire encore, son limogeage par Dame Cathy avait fait quasiment la « Une » des quotidiens nationaux et des communes renommées. On se rappelle que dans un passé récent, le limogeage de Mme Montaigne avait également suscité une pareille cohue médiatique. D’après un barbouze du système en place, c’est la marque de fabrique de la « Sambapanzie ».

Mais qu’est ce qui se cache réellement derrière le limogeage de Guy Damango ? Il paraîtrait qu’il y’a eu plusieurs passes d’armes entre l’ancien patron de la Gendarmerie et l’inamovible directrice de la Douane non moins amie d’enfance de la présidente de la transition. Selon les sources recoupées, la spécialiste de la dé-bancarisation des recettes douanières digérerait très mal les diverses investigations de l’officier Guy Damango à l’endroit de son service. Puisqu’elle est l’une des très proches lieutenants de la patronne des mains baladeuses et qu’entre elles, il se passe beaucoup de choses, alors imaginez juste la suite. A partir du moment où Guy Damango fouinait un peu partout, il fallait à coup sûr lui chercher des poux sur son crâne déjà constamment rasé. L’affaire du secrétaire général du KNK Bertin Béa tombait à point nommé. Ce n’était donc que la cerise sur le gâteau. Le pouvoir de Bangui aurait souhaité qu’il utilise la force face au déferlement des militants du KNK dans l’enceinte du tribunal de grande instance entraînant la libération forcée de Bertin Bea. La « Sambapanzie » a donc sauté sur l’occasion pour lui reprocher son inefficacité. Et le voilà remercié.

Devrait-il réagir sans vergogne comme clamait Goutiwa l’un des paroliers de la musique centrafricaine en ces termes : « Guy Damango gbou lo » ? Lorsqu’on connait l’homme qui a travaillé pratiquement sous tous les régimes successifs sans se faire des ennemis puérils, on peut se l’avouer qu’il est un Gendarme très prudent. De prime abord, son nom n’a jamais été cité parmi les porteurs de tenue corrompus. En plus, il dispose une surface financière très acceptable qui ne lui permet pas de baisser ses culottes devant n’importe quel quidam. Étant donné que l’intégrité et la pourriture politique n’ont jamais fait bon ménage, il fallait coute que coute que la « Sambapanzie » se débarrasse du patron de la Gendarmerie. Après la diffusion du décret de son limogeage, une figure proche de la patronne des mains baladeuses clamait à cor et à cri : Bon débarras.

Une chose est sûre, ils peuvent facilement se débarrasser de lui en de pareilles circonstances, mais il risque d’être celui qui les traquera au lendemain du retour à l’ordre constitutionnel. Dès lors, ils comprendront la force des mots contre les maux de notre société.
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