Le nord de la République démocratique du Congo (RDC) fait face à un nouvel afflux de réfugiés centrafricains fuyant un regain de violences dans leur pays, a-t-on appris mercredi auprès du Haut commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) à Kinshasa.
"Nous avons reçu un peu plus de 3.000 nouveaux réfugiés centrafricains" depuis le 9 septembre, a déclaré à l’AFP un porte-parole du HCR, Simon Englebert Lubuku, citant des estimations de chefs coutumiers et du service congolais de surveillance des frontières.
Avec cet afflux, selon le HCR, le nord de la RDC compterait plus de 100.000 réfugiés, surtout arrivés depuis la chute en mars 2013 du président François Bozizé.
M. Bozizé a été chassé du pouvoir en mars 2013 par la rébellion essentiellement musulmane de la Séléka, opposée depuis fin 2013 aux miliciens anti-balaka, en majorité chrétiens.
Les réfugiés arrivés récemment en RDC "disent qu’ils ont fui les affrontements entre les Seleka et les anti-balaka qui ont commencé le 9 septembre", après une accalmie précaire, a indiqué M. Lubuku.
Pêcheurs pour beaucoup, ils ont traversé en pirogue l’Oubangui, fleuve qui sépare la RDC et la Centrafrique, et se sont installés dans plusieurs villages congolais. Le HCR a déclaré les encourager à rejoindre les deux camps de la région qui accueillent déjà leurs compatriotes.
Le renversement de M. Bozizé a plongé la Centrafrique, ex-colonie française déjà très instable, dans l’une des pires crises depuis son indépendance en 1960, déclenchant des tueries de masse entre communautés musulmanes et chrétiennes en 2013 et 2014.
Après deux reports, les autorités de transition en Centrafrique ont fixé la tenue des élections présidentielle et législatives au 18 octobre, mais leur tenue semble de plus en plus remise en cause par des difficultés d’ordre logistique et financières.
Un dixième de la population centrafricaine, soit environ 460.000 personnes, serait actuellement réfugiée à l’étranger, principalement au Cameroun, au Tchad, en RDC et au Congo.