Société
Centrafrique: quand la ministre de la defense Koyara avale la couleuvre pour garder son poste
Publié le samedi 19 septembre 2015 | Centrafrique Libre
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Les militaires centrafricains sont toujours payés mais ils somnolent et regardent le peuple centrafricain chaviré. L’espoir suscité par l’arrivée de Mme koyara s’est aujourd’hui transformé en désolation. Mais jusqu’à quand vont ils se réveiller? A moins d’un mois de la date officielle et incertaine du premier tour de la présidentielle et des législatives, les Forces Armées Centrafricaines ne sont toujours pas opérationnelles.
Alors que la nomination de Mme koyara réputée intègre et travailleuse avait suscité un peu d’espoir du renouveau au sein de la grande muette centrafricaine, cette dernière qui avait pris un bon décollage est désormais devenue l’ombre d’elle-même.
Au terme de plusieurs mois de quiproquos avec le véritable ministre de la défense et véritable patron de la sécurité de CSP qui est M. Jean Jacques Démafouth, Mme koyara a du revoir ses ambitions plutôt que de rendre son tablier. Elle a honteusement décidé d’avaler la couleuvre pour garder son poste et l’honneur, plutôt que de démissionner et entrer dans les annales des grands hommes de la république comme l’ancien chef d’Etat-major, le général François Mobébou l’a fait en juillet dernier.
Dès sa prise de fonction Mme Koyara avait fait montre d’un volontarisme jamais égalé dans la conduite de ses projets. S’appuyant sur sa riche expérience professionnelle, elle entame une série d’actions qui lui permettent de gagner en un temps record la confiance de ses soldats.
Parmi ces actions nous pouvons citer la réévaluation de la prime globale d’alimentation, la rigueur et la restauration de la discipline militaire, la réhabilitation du camp Kassaï, la réquisition des cars de la SONATU pour le transport des troupes, la rénovation de l’orchestre Commando jazz, l’utilisation des médias et des canaux de communication pour appeler et convaincre les militaires à reprendre leurs services.
Après avoir organisé une semaine d’activités civiles avec les femmes porteuses des uniformes et les épouses des militaires en prélude des festivités du 8 mars marquant la journée internationale de la femme, MNK est entrée dans l’histoire en organisant pour la première fois de la tumultueuse histoire de la RCA, le 54è anniversaire des forces armées .
Célébré sur une période d’une semaine, les FACA ont participé à plusieurs activités civilo-militaires : Journées portes ouvertes et exposition photos à la place d’armes au Camp Isamo, Séances de prières, Désherbage à l’hôpital général par deux sections du BIT2, Consultation gratuite par le service de santé aux dispensaires de Lakouanga et au centre de santé urbain de Mamadou M’baïki au Km5. L’objectif de ces activités était de rétablir un climat de confiance entre les militaires et la population et surtout de montrer que les FACA ont vocation à devenir une armée de développement au service de sa nation.
Mme Koyara était annoncée le 11 avril 2015 pour la fin de cette semaine dédiée au 54è anniversaire des FACA, mais c’était sans compter sur la présidente Samba-Panza qui va l’inviter ce même jour à assister à une réunion avec les chefs de quartier de Bangui à la présidence. Et comme c’était brusque, MNK ne va ni se rendre au palais, ni assister à cette cérémonie de clôture. Elle fut contre toute attente représentée par le général Antoine Gambi au motif que ce dernier était le plus haut gradé en l’absence de François Bozizé.
«Une armée ce sont les armes » avait déclaré Mme Koyara lors d’une interview avec notre journal le 4 mars 2015. Mais presque 8 mois après sa nomination, 90% du territoire est partagé entre les forces de l’ONU et la Sangaris qui laissent en toute impunité les forces non conventionnelles tuer, humilier, et piller les richesses du sous-sol Centrafricain.
Ne pouvant pas supporter l’immixtion, voire l’intrusion permanente de la présidence et le comportement zélé et indiscipliné de certains officiers moins gradés que lui et sevré des moyens financiers et matériels pour le bon fonctionnement de l’État-major, Le général Mobébou a pris son courage pour démissionner le 8 juillet.
Et depuis MNK a complètement perdu la main sur l’armée. Mobébou a été remplacé par le colonel Lénangui promu général de brigade. Selon des sources militaires, ce dernier n’a pas l’habitude de franchir le PK 12 pour aller combattre. Pire, il serait un homme de main du tout puissant ministre conseiller Jean Jacques Démafouth.
La direction de l’ESFOA a été confiée au lieutenant-colonel Ismaël kouagou très célèbre sous le règne éphémère de la Séléka au détriment du lieutenant-colonel Isidore Ngreppé qui est un ressortissant de l’école de guerre de Paris. Le colonel Service décrit comme un officier courageux a cédé son poste de sous-chef d’État-major à un parent de Samba-Panza, le colonel Bakossa. Il est désormais chargé de mission au ministère des affaires étrangères.
Une armée républicaine et apolitique sous la transition Samba-Panza ne sera pas possible et Mme Koyara qui avait de grandes ambitions a fini par se faire rattraper par la maladie des politicards centrafricains : Au lieu de démissionner, elle préfère avaler la couleuvre pour les privilèges.
Pendant ce temps le peuple centrafricain de Birao, de Gbango, de Nandombo et de Markounda qui réclame son armée à cor et à cri depuis l’arrivée du tsunami Séléka ne sait plus à quel saint se vouer, nous sommes bien en Centrafrique, le pays de tous les paradoxes.
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