Devrait-on s’interroger sur la séparation observée depuis belles lurettes entre celle qui préside à la destinée de la République Centrafricaine et une bonne partie des forces vives de la nation? L’espoir suscité par l’élection de l’actuelle présidente de la transition s’est éteint pour beaucoup de Centrafricains. Ceci a poussé certains autres fils de Centrafrique à se demander pourquoi y-a-t-il autant de mésentente et de disharmonie entre les dirigeants de la transition et le bas peuple?
Si au Burkina-Faso le peuple a été à l’origine du départ de Blaise Kompaoré, et par ricochet du retour de la démocratie, en République Centrafricaine, tout est parti de la communauté internationale surtout des États de la CEEAC, qui devant les travers et les parjures du régime de Michel Djotodia se sont vu dans l’obligation de le démettre, lui et son Premier Ministre de l’époque et les faire remplacer par des personnalités consensuelles et crédibles, qui ne se seraient pas trempées dans des sales besognes. Nous ne passons pas de vue les actes de bravoures entre temps posés par des Anti-Balaka de la première heure et non ceux avariés par les sucreries du pouvoir et les appétits grégaires des nostalgiques du pouvoir.
En parlant aux groupes armés en termes de « Mes fils », Catherine Samba-Panza a montré, le jour de son élection par les 79 Conseillers Nationaux qu’elle est réellement celle que la RCA attendait, le choix divin, le choix de la rupture. Mais très vite, cette filiation a cessé de vivre, en grande partie à cause des premiers actes compromettant posés par cette dernière. Elle aurait peut-être oublié qu’être mère suppose un certain nombre de qualité. Le jour où l’enfant ne verrait plus sa mère posé ces actes, elle perd du coup cette qualité et s’assimilerait à autre chose à une mère digne de ce nom. C’est vraisemblablement le cas en République Centrafricaine. Et si la mère est aussi trop contestée par l’enfant, ça expose à des conséquences irréversibles.
Tout le drame provient de la méconnaissance volontaire des problèmes fondamentaux de la transition et des défis à lui confiés notamment l’organisation des élections législatives et présidentielle, point de chute de la transition. Ces élections, si elles ne sont pas de facto renvoyées aux calendes grecques, relèvent de l’utopie sinon de la fantasmagorie. Si tel n’était pas le cas pourquoi autant d’apathie des autorités actuelles autour de la question de l’organisation des élections? Ce manque de volonté affiché des dirigeants actuels est largement commenté tant par les nationaux que les internationaux.
Et aussi depuis que la Minusca a déformé la signification de « accompagnement » en y mettant toute sorte d’interprétation sauf pousser les autorités de la transition à organiser les élections dans le délai fixé depuis le 19 juin dans le chronogramme électoral, personne ne sait plus à quand sera la fin de la transition. La conclusion même si hâtive tirée par des politiques et autres personnalités centrafricaines tendant à réclamer une troisième transition est justifiée aux yeux de l’homme de la rue.
Il faut comprendre seulement que la tenue des élections avant la fin de l’année sauvera la situation.
Mister