En Centrafrique, la course aux élections qui prévoit des scrutins présidentiel et législatif avant la fin de l’année est aussi irréaliste que dangereuse. Alors que le plan initial de la transition a complètement déraillé, l’obstination des internationaux, et plus particulièrement de la France, à faire voter les Centrafricains à l’ombre des groupes armés, avec une administration territoriale squelettique et des haines inter-communautaires tenaces ressemble plus à une fuite en avant qu’à un processus de transition accompli. Depuis septembre, plusieurs voix s’élèvent pour dire tout haut ce que tout le monde à Bangui pense tout bas depuis des mois : le calendrier électoral est « surréaliste ».
Les opérations d’enregistrement des électeurs ont pris un retard considérable. À Bangui, elles ont été prolongées de deux semaines. Dans l’est du pays, l’environnement sécuritaire et la saison des pluies posent des problèmes d’organisation majeurs. Loin d’être un détail, le meurtre d’un agent de recensement à Birao, au nord du pays, le 23 août, indique la dangerosité du recensement pour les employés de l’Autorité nationale des élections (ANE).
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